Un comité ministériel israélien a annoncé
dimanche avoir approuvé un projet d’amendement à la loi fondamentale qui
pourrait empêcher l’amnistie de Palestiniens emprisonnés pour avoir tué des Israéliens.
Ce texte, s’il est adopté, donnerait aux tribunaux le pouvoir d’empêcher le
président israélien de gracier ou d’accorder des remises de peines aux
prisonniers –de quelque origine que ce soit– détenus pour meurtre.
Les notes explicatives du projet de loi indiquent que le but est de changer
l' »absurde » réalité, à savoir qu’Israël libère « un grand nombre de terroristes
dans le cadre d’échanges de prisonniers ou gestes diplomatiques ».
Le projet d’amendement a été soumis par des députés tenants d’une ligne
dure, notamment Ayelet Shaked, du parti nationaliste religieux
pro-colonisation Foyer juif. Pour entrer en vigueur, il devra passer par une
série de lecture devant le Parlement.
« Israël a tourné une nouvelle page dans sa bataille contre le terrorisme et
son engagement moral vis à vis des familles endeuillées », a déclaré le
ministre de l’Economie Naftali Bennett, chef du Foyer juif.
« Des années d’extorsion et de libération massive de terroristes prendront
fin quand la Knesset (le Parlement) approuvera cette loi », a-t-il ajouté dans
une déclaration.
Le dernier cycle de négociations de paix israélo-palestiniennes, porté à
bout de bras par le secrétaire d’Etat américain John Kerry, s’est achevé fin
avril après le refus de l’Etat hébreu de libérer un quatrième et dernier
contingent de 26 prisonniers palestiniens.
Au cours des neuf mois de pourparlers, Israël a libéré 78 prisonniers – sur
un total de 104 initialement promis – une attitude qui a mécontenté les
opposants à cette politique.
En 2011, le soldat israélien Gilad Shalit avait été libéré après plus de
cinq ans de captivité à Gaza en échange de 1.027 prisonniers palestiniens.
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