Italie, Espagne, France, Israël et j’en passe… Le monde entier ferme ou a fermé ses portes à l’heure où j’écris ces lignes. Les avions sont cloués au sol ou presque, les contrôles aux frontières reviennent, et surtout les citoyens sont invités à rester chez eux. En quelques jours, un microscopique être vivant, menace invisible et incontrôlable, a obligé l’Homme à reconsidérer sa place dans l’univers. A revoir ses priorités aussi. Confiné, l’humain redécouvre la notion de priorité : face à la protection de la vie, de la santé, la nôtre comme celle des autres, rien n’a d’importance et surtout pas le futile. Non, prendre le soleil aux Buttes Chaumont ou sur une plage n’est pas essentiel, quand on met en danger des centaines de personnes en le faisant. Oui, respecter les mesures prises par les différents gouvernements en acceptant de regarder le beau temps par la fenêtre, en gardant soi-même ses enfants plutôt que de les confier à une nounou ou une grand-mère, est vital.
« La France est en guerre », a dit le Président Macron. Une guerre bactériologique qui n’en est d’ailleurs qu’à ses débuts : le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint et personne, à ce jour, ne sait combien de malades et de morts il faudra dénombrer. Dans le monde entier, il y a eu, à l’heure où j’écris, 200 000 personnes contaminées et moins de 8000 morts. Du moins c’est ce que nous savons. Cela bien sûr, peut-être bien plus dans la mesure où les malades sont rarement testés. Alors soyons civiques et responsables.
Plutôt que de vous parler catastrophe, je viens, moi, ici, vous parler d’espoir. Vous dire d’abord, que contrairement à nos concurrents, nous sortirons, en version papier ou digitale, mais nous seront au rendez-vous de l’information, pour être à vos côtés dans ces temps troublés. Vous dire aussi que la médecine et ses plus éminents membres ne nous ont pas abandonnés. Déjà, un premier test clinique sur un vaccin débute et même si l’on sait qu’il faudra entre 12 et 18 mois pour que cela puisse être mis sur le marché, c’est un véritable espoir. Vous dire enfin, qu’une quarantaine, quelques semaines avant et pendant Pessah, est une contingence qui nous oblige à nous pencher sur l’essentialité. Peut-être que nos fêtes ne ressembleront pas à celles que nous célébrons chaque année. Peut-être que nos économies, nos finances, nos moyens de subsistance s’en trouveront profondément modifiés, voire touchés. Peut-être aussi que nous redécouvrirons « le sens de la fête ». Que ce que nous avons sous les yeux au quotidien nous apparaîtra différemment, que ce qui nous manque nous apparaîtra plus précieux. Peut-être que la leçon de cette traversée du désert de la futilité nous rendra notre humanité. Nous vivons ce chemin parce qu’Hachem l’a décidé. Montrons-lui que nous sommes dignes de l’emprunter.
Am Israël Haï
Alain Sayada
Rédacteur en Chef