Un slogan qui fait tache – « Glissez une quenelle dans l’urne » –, des mines patibulaires et des combats qui partent dans tous les sens : « contre la dictature socialo-communiste », « contre le flicage d’Internet »… L’affiche électorale est glaçante.
Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, deux exclus du FN – le premier pour s’être déclaré « antisémite » et « antijuif », le second pour avoir fait un salut nazi – ont obtenu 11,49 % des voix au premier tour des municipales à Vénissieux (Rhône).
Leur liste aurait pu (dû ?) ne pas être validée. Dix-neuf de leurs colistiers ont déclaré avoir été inscrits contre leur gré. Ce mardi, le préfet du Rhône a reconnu des irrégularités dans la liste mais s’est dit dans l’incapacité de refuser son enregistrement.
Marine Le Pen les qualifie de « parasites »
Christophe Girard, le candidat soutenu par l’UMP à Vénissieux, a déposé, mardi soir, un référé-liberté auprès du tribunal administratif :
« Comment l’Etat peut-il accepter de valider ce qui ressemble bien à une tricherie électorale avec des Vénissians qui se retrouvent candidats malgré eux ? »
Fin février, c’est Marine Le Pen qui avait demandé l’interdiction de cette liste, sa dénomination « Vénissieux fait Front » constituant « un acte de parasitisme du nom Front national » :
« Il est tout aussi clair que le Front national n’a rien de commun avec les parasites qui animent cette liste. »
Malgré toutes ces plaintes, il sera bien possible de voter pour cette liste d’extrême droite à Vénissieux, ville communiste depuis 80 ans, où le Front de Gauche est arrivé en tête au premier tour avec 30,72 % des voix.