Cette semaine a été marquée en Israël par l’inauguration le 27 novembre dernier de la statue du capitaine Alfred Dreyfus, copie de l’œuvre de Tim qui se trouve près du Boulevard Raspail à Paris.
Un symbole fort qui rappelle à toutes les générations un triste 5 janvier 1895 dans la cour des Invalides lorsqu’un adjudant brisa sur ses genoux le sabre du capitaine Alfred Dreyfus accusé à la dégradation et à la déportation en Guyane pour haute trahison.
Un capitaine juif, qui clamait son innocence et que personne à l’époque ne voulait croire.
Un Homme Juif Français, lâché par tous, victime de l’antisémitisme.
Dans cette cour des Invalides, la foule hurlait « mort aux Juifs ». Ce ne fut que trois ans plus tard que le frère de l’officier, Mathieu Dreyfus, et le journaliste, Bernard Lazare, entreprirent de démonter l’accusation. Là, commence la véritable dimension politique de ce qui allait s’appeler l’Affaire Dreyfus. Dans cette France divisée, le 13 janvier 1898, Émile Zola publia son célèbre et puissant « J’Accuse » dans les colonnes de L’Aurore.
Cette affaire fut un véritable électrochoc dans la tête et dans le cœur d’un jeune journaliste envoyé pour suivre l’événement qui se déroulait dans cette cour des Invalides. Le jeune Théodore Herzl, venu en simple observateur, a vu et entendu les cris de haine antisémite. Il prit alors conscience de la nécessité absolue et vitale pour les juifs d’avoir une Terre. Ce matin du 5 janvier 1895, naissait, sans le savoir encore, le Sionisme, dont il est important de rappeler l’essence, l’origine et la définition encore aujourd’hui.
Le sionisme est le droit du peuple juif à avoir une Terre.
Après le premier congrès à Bâles et de nombreuses résistances et réticences, le retour du peuple juif sur sa Terre devint une priorité.
Le combat fut long et les pionniers rejoignirent la Palestine.
Ils y travaillèrent sans baisser les bras une terre aride et inhospitalière que personne n’avait labourée. Ils espéraient lui redonner vie.
Ils attendaient des Nations qu’elle leur soit enfin rendue.
Ils en rêvaient jusqu’à ce fameux 29 novembre 1947, lorsqu’à l’assemblée générale de l’ONU, la résolution 180 fut votée.
Elle prévoyait la partition de la Palestine mandataire en trois entités, un État juif, un État arabe et Jérusalem sous contrôle international.
Ce 29 novembre 1947, dans un Monde se relevant à peine de la deuxième guerre mondiale et dans une Europe qui pansait ses plaies, dans laquelle 6 millions de juifs avaient été exterminés
et qui avait devant elle ces survivants de la Shoah, les juifs allaient enfin avoir leur Terre.
Une évidence, la réparation d’une injustice, la réponse naturelle à une aspiration millénaire ! aurait-on pensé !
Mais il n’en fut rien.
Le monde arabe refusa ce vote et en appela à la révolte et à la violence.
Un rendez-vous manqué qui auraient évité tant de morts !
Depuis 71 ans, cette résolution est refusée comme l’est le jeune état d’Israël né en 1948.
Le Sionisme, dans l’esprit de nombre de gens, est une insulte, un mot imprononçable et une idéologie infréquentable.
71 ans après le vote de la résolution 181 et 123 ans après l’affaire Dreyfus, l’antisémitisme est bien vivant. Il se maquille souvent en antisionisme ou est franchement exprimé comme le révèle un récent sondage réalisé par CNN.
Le temps passe mais l’antisémitisme reste fort.
Le juif perturbe, il fascine, il est et demeure une question voire un fantasme.
L’État juif lui, reste et demeure contesté et certains veulent encore le voir disparaître.
Mais aujourd’hui il est là, il est fort, il réussit, il brille et est admiré.
123 ans après l’affaire Dreyfus, 123 ans après la prise de conscience de Théodore Herzl, le Rêve est devenu une belle et resplendissante Réalité.
Bienvenue chez vous Monsieur Alfred Dreyfus !
Vos descendants ont une Terre, une Armée et ils vivent libres.
Nous sommes tous des enfants de Dreyfus et de Herzl.
Nous avons tous la responsabilité de lutter sans faille contre les antisémites, les négationnistes et les antisionistes.
En cette veille de Hannouka portons et transmettons avec fierté la Lumière dans un Monde qui semble s’assombrir
Gil Taieb