Pour 66% des Juifs et 53% des Arabes israéliens, l’accord ne tient pas assez compte de la sécurité d’Israël
Un niveau élevé de méfiance et un sentiment général de scepticisme règnent au sein de la population israélienne au sujet de l’accord-cadre du Secrétaire d’État américain John Kerry, selon un sondage réalisé par l’Université de Tel-Aviv en collaboration avec l’Institut Israel Democracy et publié mardi.
Le sondage « Peace Index » montre que les populations arabes et juives en Israël sont sceptiques quant aux motivations de Kerry dans les pourparlers de paix. 61% des Juifs et 56% des Arabes pensent que le diplomate américain est principalement motivé par des intérêts personnels
Seuls 22% des Juifs et 16% des Arabes pensent que Kerry est sincère dans sa tentative pour trouver la meilleure solution pour les deux parties.
Dans le même esprit, les deux tiers des Juifs sondés pensent que l’accord-cadre de Kerry ne considère pas la sécurité d’Israël comme un facteur important. 53% des sondés arabes israéliens affirment la même chose.
Près de 74% des Israéliens juifs pensent que les États-Unis mettent plus de pression sur Israël que sur les Palestiniens pour accepter l’accord-cadre. Seulement 12% pensent que les Américains font pression équitablement sur les deux parties, tandis que 5% pensent que les Palestiniens subissent des pressions plus intenses que les Israéliens.
Lorsqu’on leur demande si Israël doit faire preuve d’une plus grande flexibilité sur les questions de l’accord-cadre, les Israéliens se montrent divisés : 50% pensent que le pays doit faire preuve de souplesse, et de 45,5% pensent qu’il ne devrait pas.
Une majorité des Arabes israéliens (69%) notamment pense qu’Israël devrait en effet adoucir sa position en ce qui concerne les pourparlers menés par les Américains.
De même, concernant les constructions dans les implantations en Cisjordanie, l’un des sujets brûlants des négociations, l’opinion publique israélienne est là encore divisée : 48,5% des Israéliens sont en faveur d’un gel des constructions et 47% sont contre.
Sans surprise, une forte majorité de la population arabe (71%) affirme être en faveur de la poursuite du gel des constructions dans les implantations.
Dans le cas où l’accord-cadre serait accepté par le gouvernement, puis soumis à un référendum, 68% des sondés juifs affirment qu’ils accepteraient l’accord. 23% affirment qu’ils tenteraient de bloquer sa mise en œuvre.
Du côté arabe, 42,5% des personnes interrogées expliquent qu’ils accepteraient les termes de l’accord s’il était adopté, alors que 34% répondent qu’ils agiraient pour empêcher sa mise en œuvre .
Le sondage a été réalisé lundi et mardi dernier auprès d’un échantillon de 603 personnes, représentatif de la population adulte en Israël.
La marge d’erreur est de 4,1%, selon les auteurs de l’enquête.
