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Décisions « difficiles » nécessaires pour la paix, dit Obama à Netanyahu

Barack Obama a appelé lundi Benjamin
Netanyahu à prendre des décisions « difficiles » pour la paix au Proche-Orient,
mais le Premier ministre israélien lui a répondu que les Palestiniens n’avaient pas rempli leurs obligations dans ce processus.
Le président américain a fait remarquer que la date-butoir de la fin des
négociations directes avec les Palestiniens se rapprochait. « Il va falloir
prendre certaines décisions difficiles », a-t-il déclaré face aux journalistes
au début d’une réunion avec M. Netanyahu dans le Bureau ovale.
De son côté, le dirigeant israélien a estimé que contrairement à son pays,
les Palestiniens n’avaient pas fait le nécessaire dans ce dossier.
« Pour l’instant, Israël a démantelé » des colonies et relâché des centaines
de « terroristes » palestiniens, a remarqué M. Netanyahu. « Israël a fait ce
qu’il devait, et je suis désolé de le dire, mais les Palestiniens n’ont pas
fait de même », a-t-il poursuivi.
Avant d’évoquer les négociations de paix, M. Netanyahu a parlé d’emblée de
l’Iran, affirmant à son interlocuteur que le dossier nucléaire de la
république islamique représentait le défi « le plus important » auquel leurs
deux pays étaient confrontés.
« Le plus important défi, sans aucun doute, est d’empêcher l’Iran de se
doter de la capacité d’élaborer des armes nucléaires », a assuré le dirigeant
en appelant à démanteler totalement les installations nucléaires de Téhéran.
M. Netanyahu exprime depuis des mois son inquiétude vis-à-vis de la
tournure des pourparlers entre les grandes puissances et l’Iran après qu’un
accord intérimaire eut été trouvé en novembre sur le programme nucléaire de la
république islamique.
Mobilisé pendant le week-end par l’intervention russe en Ukraine, l’une des
pires crises de politique étrangère qu’il ait dû gérer, M. Obama s’est
retrouvé avec M. Netanyahu en terrain plus balisé mais face à un dossier, le
processus de paix israélo-palestinien, qui lui résiste depuis son arrivée au
pouvoir il y a cinq ans malgré ses engagements.
– « Résister à l’intimidation » –
Les pourparlers de paix, qui ont repris en juillet 2013 après quasiment
trois ans d’interruption, sont censés déboucher d’ici au 29 avril sur un
« accord-cadre » traçant les grandes lignes d’un règlement définitif sur les
questions dites de « statut final »: les frontières, les colonies, la sécurité,
le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.
Mais les discussions n’ont pas enregistré d’avancées concrètes et le
secrétaire d’Etat John Kerry a fait savoir que les discussions se
poursuivraient probablement au-delà de la date-butoir.
Dans un entretien publié dimanche par Bloomberg, le président américain
avait mis en garde son hôte au sujet de la « construction accélérée dans les
colonies » et estimé que « si les Palestiniens arrivent à la conclusion qu’un
Etat palestinien souverain et contigu n’est plus possible, alors notre
capacité à gérer les conséquences internationales sera limitée ».
Selon des statistiques officielles israéliennes publiées lundi, le nombre
de mises en chantier de logements dans les colonies juives de Cisjordanie
occupée a plus que doublé en 2013 par rapport à 2012.
Le négociateur en chef palestinien, Saëb Erakat, a salué les déclarations
de M. Obama, qualifiant d' »illusion » l’idée selon laquelle la colonisation
améliorerait la sécurité d’Israël. « Netanyahu doit le comprendre. C’est la
vérité », a affirmé M. Erakat, par ailleurs attendu à Washington mardi.
Mais Dani Dayan, représentant des colons, a condamné « l’incompréhension
éhontée » des réalités régionales dont fait preuve selon lui M. Obama, et a
exhorté M. Netanyahu à « résister à l’intimidation » de Washington.
M. Kerry avait déjà provoqué l’ire de la droite israélienne en mettant en
garde début février contre les risques de boycottage d’Israël si ce dernier ne
concluait pas rapidement la paix.
Deux semaines après M. Netanyahu, M. Obama recevra le président palestinien
Mahmoud Abbas. Les Palestiniens ont manifesté leur hostilité à un accord-cadre
qui inclurait « l’exigence d’une reconnaissance de la judéité de l’Etat
d’Israël comme Etat-nation juif », élément cardinal d’un accord de paix pour M.
Netanyahu.
Peu avant l’arrivée de M. Netanyahu à la Maison Blanche, un Palestinien a
été tué lundi dans le nord de la bande de Gaza par un raid israélien, qui a
également fait trois blessés, selon des sources médicales dans le territoire
gouverné par le Hamas.
tq-col-hmw/are

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