Les possessions immobilières de Dieudonné, les sociétés qui gèrent ses activités ainsi que le théâtre de la Main d’or sont en cours de perquisitions par la police. La justice soupçonne en effet l’humoriste d’organisation frauduleuse d’insolvabilité, de blanchiment et d’abus de biens sociaux, et a ouvert une enquête préliminaire au parquet de Paris. Plusieurs documents comptables ont déjà été saisis.
Condamné à plusieurs reprises à des amendes pour les propos tenus dans ses spectacles, Dieudonné n’a jamais versé les sommes réclamées, qui dépassent les 65.000 euros. L’humoriste se déclare en effet insolvable, en dépit du succès de ses spectacles et de la vente de produits dérivés. Cette insolvabilité ne cadre pas non plus avec l’envoi, depuis 2009, de près de 400.000 euros vers le Cameroun, dont 230.000 euros rien qu’en 2013. Les enquêteurs souhaitent donc faire le point sur le patrimoine réel de Dieudonné, et se pencher sur les différents mouvements de fonds sur son compte.
Un rachat de maison suspect
La police devrait également s’intéresser à la vente d’une des propriétés de Dieudonné. Pour éponger une dette fiscale de près de 900.000 euros, la justice avait mis aux enchères cette demeure située près de Dreux. Elle a finalement été rachetée début janvier pour 551.000 euros par la boîte de production de la compagne de Dieudonné, Noémie Montagne. Mais deux mois plus tard, la somme de 558.000 euros a transité du compte de Dieudonné à celui de Noémie Montagne, selon France Info. Un mouvement de fonds suspect qui a alerté la cellule anti-fraude et anti-blanchiment de Bercy, Tracfin.
Cette dernière se penche également sur les appels aux dons que l’humoriste effectue régulièrement auprès de ses fans. Une levée avait notamment été organisée pour aider Dieudonné à racheter sa maison. À combien se sont élevés ces dons? À quoi ont-ils servis? Y a-t-il eu enrichissement personnel? Autant de questions que les documents comptables de l’humoriste pourraient aider à résoudre.
Les finances de Dieudonné sont également sous les feux de la justice dans une toute autre affaire. La Licra a en effet déposé plainte en 2012, car elle n’a jamais reçu les sommes auxquelles l’humoriste avait été condamné pour injures raciales. Une information judiciaire a été ouverte pour «organisation frauduleuse d’involvabilité» .