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Israël : visite sensible de Donald Trump à Jérusalem

Donald Trump est attendu ce lundi à Jérusalem, ville sainte pour chrétiens, juifs et musulmans. Après une rencontre avec le président israélien Reuven Rivlin, le dirigeant américain doit visiter, dans l’après-midi, le Saint-Sépulcre, lieu le plus saint du christianisme. Puis il parcourra quelques centaines de mètres à travers la Vieille ville de Jérusalem jusqu’au mur des Lamentations, site de prière le plus sacré pour les juifs. En surplomb du mur des Lamentations s’étend l’esplanade des Mosquées (le mont du Temple pour les juifs), troisième lieu saint de l’islam.

 

Le chef d’Etat américain touchera ainsi de près les complexités israélo-palestiniennes, qui mettront à l’épreuve son vœu proclamé de présider à «l’accord ultime» mettant fin à l’un des plus vieux conflits du monde. Le Saint-Sépulcre, comme le mur des Lamentations et l’esplanade des Mosquées, se situent à Jérusalem-Est, partie palestinienne dont Israël s’est emparé en 1967 et qu’il a annexée en 1980. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale «indivisible», comme l’a répété dimanche soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. De leur côté, les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent depuis des décennies.

 

Benjamin Netanyahu a demandé à ses ministres de participer à la cérémonie d’accueil du président américain, programmée à l’aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv. Selon une source ministérielle israélienne citée par CNN, plusieurs membres du gouvernement avaient averti qu’il ne se rendraient pas à cette cérémonie «parce qu’elle était supposée être brève» et que Trump ne devait serrer les mains que de Netanyahu et Rivlin. Mais cette visite intervient aussi quelques jours après des révélations quant à des renseignements classifiés fournis par les services israëliens que Donald Trump aurait partagés avec la Russie.

 

Des négociations au point mort

Donald Trump a promis pendant sa campagne de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade des Etats-Unis actuellement située à Tel-Aviv, rompant ainsi avec la communauté internationale et des décennies de diplomatie américaine. Il sera le premier président américain en exercice à se rendre au mur des Lamentations. Israël se demande s’il persistera dans le refus de se faire accompagner par un dirigeant israélien, ce qui serait perçu comme la reconnaissance d’une souveraineté israélienne sur le mur et ferait les délices de la droite.

 

Après un entretien prévu lundi soir avec Benjamin Netanyahu, Donald Trump se rendra mardi matin, en Cisjordanie occupée, pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem. Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas n’ont pas eu d’entretien direct substantiel depuis 2010. Les dernières négociations israélo-palestiniennes, sous l’égide américaine, ont capoté en avril 2014. La paix n’a pas paru plus hors de portée depuis des années. Dimanche, à Ryad, la capitale saoudienne, le dirigeant américain a affirmé que la paix était possible et peut-être plus facile que généralement admis : «Si ces trois croyances peuvent s’allier et coopérer, alors la paix est possible dans le monde, y compris la paix entre Israéliens et Palestiniens.»

 

Les intentions de Donald Trump semblent aussi peu claires aux Israéliens et Palestiniens. Une fois investi, il a commencé par semer le trouble et alarmer les Palestiniens en prenant ses distances avec la solution dite à deux Etats, c’est-à-dire la création d’un Etat palestinien indépendant, solution de référence de la communauté internationale. Mais il a aussi battu froid la droite israélienne – qui rêvait de colonisation sans frein, voire d’annexion de la Cisjordanie – en réfrénant les ardeurs israéliennes de construction dans les territoires occupés. A la demande de Donald Trump, le gouvernement israélien a adopté dimanche soir des mesures destinées à faciliter la vie des Palestiniens (lire encadré).

leparisien.fr

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