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Israël, cyber préparé contre les pirates

Bien qu’il ait aussi été attaqué, le pays, pionnier en matière de cyberdéfense, n’a pas subi de dégâts majeurs.

Ce n’est pas un hasard si Israël n’a pas été affecté par la cyberattaque qui a frappé plus de 150 pays ce week-end. Certes, ses systèmes ont été ciblés, mais ils ont tenu les hackers en échec. Les dégâts recensés sont minimes. Le résultat d’une préparation de longue date : l’Etat hébreu est précurseur en matière de cyberdéfense. Au sein de l’état-major de l’armée, l’hypothèse d’une guerre virtuelle créant de gros dégâts aux infrastructures stratégiques d’un pays avait d’ailleurs été théorisée dès les années 90. En 2002, le comité ministériel de la sécurité a, dans une recommandation secrète, dressé les grandes lignes de «la défense des systèmes informatiques d’Israël».

Il a fallu attendre un peu plus de dix ans pour que l’armée crée un quartier général cyber fonctionnant 24 heures sur 24 dans un bunker ultra-secret, enterré quelque part au centre de l’Etat hébreu. Quant à l’Autorité nationale de cyberdéfense qui protège le secteur civil, elle n’est vraiment opérationnelle que depuis 2015-2016. Durant cette période, le fonctionnement de grandes institutions israéliennes (telles la Bourse de Tel-Aviv, des sites commerciaux et des grandes chaînes de télévision) a d’ailleurs été perturbé par plusieurs attaques. Mais contrairement à ce qui se passe ailleurs, les personnels des grandes entreprises ainsi que des administrations importantes sont régulièrement sensibilisés à ce type de dangers.

Dans les grands hôpitaux et dans les secteurs stratégiques (distribution d’eau et d’électricité par exemple), des exercices de défense antihackers sont ainsi organisés. A ces entraînements, participent des entreprises locales spécialisées dans la cyberdéfense. Leur contribution est importante : cette branche de l’économie (400 sociétés, une vingtaine de centres de recherche et développement) occupe la deuxième place mondiale du secteur.

«Cela ne veut pas dire que nous ne serons jamais touchés puisqu’il n’existe aucune défense sûre à 100 %, dit Ofer T., un ancien de l’Unité 8 200, un département des renseignements militaires spécialisé notamment dans la cyberguerre. Nous parvenons cependant à minimiser les risques en sensibilisant les gens et en durcissant sans cesse les mesures de protection. Ces dernières années, la doctrine israélienne consiste à créer au niveau des réseaux une sorte de « Dôme d’acier »», ce système antiroquettes utilisé durant la dernière guerre de Gaza, à l’été 2014.

Libération.fr

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