Nouveau débat entre magistrats sur Hassan Diab. La cour d’appel de Paris a ordonné, ce vendredi, le maintien en détention provisoire du principal suspect de l’attentat de la rue de Copernic en 1980 à Paris (XVIe), annulant ainsi une nouvelle décision qui autorisait sa remise en liberté.
Extradé du Canada en novembre 2014, Hassan Diab, 62 ans, est mis en examen en France comme auteur présumé de cet attentat qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés, le 3 octobre 1980, devant une synagogue. Le juge d’instruction chargé de cette enquête avait ordonné, le 27 octobre, la remise en liberté d’Hassan Diab, avec assignation à résidence et port d’un bracelet électronique. Décision aussitôt suspendue par le parquet de Paris, qui a fait appel.
« Le bras de fer continue »
Ce vendredi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel a décidé de prolonger sa détention de 6 mois, invoquant «le risque de fuite» et de «trouble à l’ordre public» si Hassan Diab était libéré, selon des sources proches du dossier. La défense de Hassan Diab déplore «une situation exceptionnelle». «Ce qu’on comprend, c’est qu’après 36 ans, il y a eu tellement de dysfonctionnements qu’il n’y a pas d’autre option à part Hassan Diab», ont indiqué ses avocats.
«Le bras de fer continue entre une appréciation précipitée par le juge des charges pesant sur Hassan Diab et la vision de la chambre d’instruction qui cherche à préserver la sérénité de l’enquête, ce qui est la moindre des choses après 36 ans», a réagi l’avocat d’une des victimes, un policier en faction devant la synagogue.