Les enquêteurs de l’unité 443 (Lahav) de la police israélienne accompagnés par une brigade française d’Interpol et par la juge Aude Buresi ont fait irruption hier au domicile de franco-israéliens installés dans plusieurs villes du centre du pays.
Récemment, le ministère français de la Justice avait demandé l’assistance des autorités israéliennes afin d’enquêter sur des infractions datant de 2006 à 2008 et impliquant des nouveaux immigrants français installés en Israël. Dans la plupart des cas, il s’agit d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent à partir d’un réseau de sociétés écrans situées dans des pays-tiers. Certaines affaires seraient cependant plus récentes. Déjà en avril dernier, la juge avait fait le voyage pour une enquête concernant cette fois « une arnaque au Forex ».
Après une série d’interrogatoires à ce stade, aucun suspect n’a été interpellé alors que l’enquête suit son cours. Il semblerait que la juge Buresi souhaite confronter les éléments en sa possession, obtenus en France auprès d’autre suspects. Ces derniers auraient fournis des noms et des renseignements que les enquêteurs ont ainsi pu vérifier en Israël, notamment dans la région d’Herzlia Pitouah.
Pour l’avocat Erez Abouhav qui représente certaines personnes interrogées ces dernières heures « il s’agit d’un comportement scandaleux des autorités, qui sans procéder à un examen préliminaires des allégations proférés contre des nouveaux immigrants, autorisent un juge d’instruction français à en faire à sa guise ». Selon Erez Abouhav, ses clients ont tous accepté de coopérer mais ne connaissaient pas les sociétés en question. « Et peut-être bien que toutes ces informations viennent d’un détenu en France qui veut sauver sa peau en balançant des gens au hasard, histoire de se dédouaner. »
L’unité d’enquête d’élite appelée « Lahav 433 », surnommée aussi le « FBI israélien » est la brigade anti-fraude israélienne, chargée de lutter contre la corruption et le crime organisé.