INFO LE FIGARO – La berline suspecte, qui n’avait plus de plaque d’immatriculation, a été retrouvée dans la nuit de samedi à dimanche aux abords de la cathédrale Notre-Dame. La section antiterroriste de la brigade criminelle et la DGSI ont été saisies. Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue.
La Section antiterroriste de la Brigade criminelle et la DGSI (Direction générale de sécurité intérieure) ont été saisies d’une enquête après la mystérieuse découverte dans la nuit de samedi à dimanche d’une voiture contenant au moins six bouteilles de gaz, cinq pleines dans le coffre et une vide sur le siège avant, aux abords de la cathédrale Notre-Dame à Paris. Le véhicule suspect, de marque Peugeot 607 et dénué de toute plaque d’immatriculation, était stationné Quai de Montebello, dans le Ve arrondissement. «La voiture était libre de tout occupant, comme abandonnée», précise une source informée qui ajoute que «les bonbonnes n’étaient reliées à aucun détonateur, aucune chaîne pyrotechnique». Ses clignotants étaient allumés.
Alors que les experts de la police technique et scientifique ont passé la voiture au peigne fin, les enquêteurs du 36 Quai des Orfèvres cherchent à remonter la piste du ou des derniers occupants. Au dernier stade de l’enquête, plusieurs personnes étaient en garde à vue mercredi matin dans le cadre d’une enquête préliminaire du chef d’association de malfaiteurs terroristes criminelle.
L’affaire, énigmatique et inquiétante, est prise très au sérieux dans le contexte de menace actuelle.
«La menace terroriste n’a jamais été aussi élevée»
Manuel Valls, premier ministre
Entendu à huis clos à l’Assemblée nationale le 24 mai dernier, Patrick Calvar, le directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), s’est dit «persuadé» que Daech «passera au stade des véhicules piégés» en France. «Je suis persuadé qu’ils passeront au stade des véhicules piégés et des engins explosifs, et ainsi qu’ils monteront en puissance», avait martelé le patron français de la lutte antiterroriste. «C’est ce que nous avons connu en 1986 et 1995: il s’agit de modes opératoires classiques», rappelait le haut responsable policier avant d’annoncer: «Ils vont finir par projeter des commandos dont la mission consistera à organiser des campagnes terroristes sans nécessairement aller à l’assaut avec la mort à la clef.» «Pour cela, il leur faut des artificiers et organiser toute une logistique, c’est-à-dire s’installer sur notre territoire, acquérir tous les produits», avait noté Patrick Calvar.
Mardi matin, le premier ministre Manuel Valls a quant à lui rappelé sur RTL que la «menace terroriste n’a jamais été aussi élevée». Selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, les services français ont interpellé pour le seul mois d’août sept personnes en lien avec des réseaux terroristes, dont trois avaient des projets d’attentats.
Par Christophe Cornevin Mis à jour le 07/09/2016 à 12:15 Publié le 07/09/2016 à 11:16