Les interdictions de spectacles, prônées par le
gouvernement dans le cas du polémiste Dieudonné, sont exceptionnelles et
principalement motivées par les incitations à la haine raciale et les
atteintes à la dignité humaine. Voici quelques exemples:
– 26 oct 2013: le préfet du Rhône prend un arrêté interdisant un concert
controversé du groupe britannique « Death in June » prévu à Lyon, les autorités
lui reprochant de véhiculer « délibérément » des symboles nazis. Quelques jours
plus tôt, le maire de Cognac s’était opposé à la tenue d’un de leurs concerts
dans une salle municipale, estimant que les messages du groupe étaient
ambivalents, frôlant l’idéologie fasciste.
– 18 mars 2011: un concert de six groupes néonazis prévu à Valentigney
(Doubs) est interdit par arrêté municipal. L’arrêté stipule que « le répertoire
de ces groupes est susceptible de comporter des paroles ou des titres de
chansons qui constituent des incitations à la haine raciale, à l’apologie de
crimes de guerre ou de crime contre l’humanité ». Initialement prévu à Epenoy
(Doubs), le concert avait déjà été interdit par le maire de la commune.
– 16 avr 2009: un concert de groupes « RAC » (« rock anticommuniste ») en
Indre-et-Loire est interdit par la préfecture en raison de textes incitant à
la haine raciale et de risques de troubles à l’ordre public.
– 27 nov 1991: le ministre de l’Intérieur, Philippe Marchand, interdit les
spectacles de « lancer de nains » en France, estimant qu’ils constituent « une
intolérable atteinte à la dignité humaine ». Dans une circulaire adressée aux
préfets, il leur demande d’user de leurs pouvoirs de police pour « prescrire
aux maires une grande vigilance à l’égard des spectacles de curiosité
organisés dans leur commune ».
Par ailleurs, en dehors des arrêtés d’annulation, des décisions
d’annulation de concerts ont été prises par des mairies ou des directeurs de
salles notamment pour homophobie. Ainsi, en 2010, le tollé suscité par des
textes du groupe de rap Sexion d’Assaut à caractère homophobe avait entraîné
une série d’annulations de concerts.
En 2005, Le Ramier à Toulouse, l’Aéronef à Lille et la Cartonnerie à Reims
suppriment les concerts d’une star du reggae, le Jamaïcain Capleton, dont des
chansons comportent des paroles violemment homophobes.
La même année, pour les mêmes raisons, des associations obtiennent
l’annulation d’un festival de reggae parisien, où le Jamaïcain Sizzla était à
l’affiche.