C’était un 14 juillet 2016 et le ciel français se paraît d’étoiles. C’était la fête Nationale, et le sol français se couvrait
d’une foule venue célébrer les valeurs de la démocratie à la lumière des feux de Bengale. C’était une nuit d’étincelles,
une nuit de joie, une nuit où petits et grands regardent d’un œil émerveillé les surprises que leur réserve le ciel, sans
imaginer une seconde que ces minutes d’éternité étincelantes et colorées se finiront dans la tragédie.
Désormais, le jour de la Fête Nationale commémorera doublement le sang. Celui de la Bastille et celui des Innocents,
celui de la Révolution et celui de la folie des Barbares, celui où la France, ses valeurs fondatrices, son socle
républicain, sa ferveur citoyenne, ont sombré devant le cynisme nihiliste de l’ultra-violence, au nom d’Allah…
La France n’en a pas fini avec le terrorisme, il y aura d’autres victimes innocentes, nous disent nos chers dirigeants.
C’est un fait. L’islamisme radical, le régime de la terreur auquel tous les tarés, déséquilibrés, petites frappes et grands
criminels prêtent allégeance, veut la peau de l’Occident. Et si nous continuons à opposer notre arsenal législatif à leurs
ceintures d’explosifs, leurs kalashnikovs et leurs camions-béliers, ils l’auront !
J’ai parfois l’impression que notre réponse à cet engrenage de la folie meurtrière est une gigantesque blague. Elle
serait tellement drôle d’ailleurs, si elle n’avait causé la mort, en quelques mois de 250 civils innocents, parmi lesquels,
de nombreux enfants. Imaginez : ils circulent librement, prêchent la haine et la mort des « mécréants » en Syrie comme
dans les mosquées intégristes de nos villes, s’arment et s’invitent dans tous les périmètres de sécurité en toute
impunité. Et quelle est notre riposte ? Des discussions interminables, entre papys décatis, dans des assemblées presque
vides, pour évaluer le bien-fondé ou la constitutionnalité de tel ou tel alinéa de l’arsenal législatif. Ils brandissent des
armes de guerre et des bombes, n’ont aucun scrupule à torturer, mutiler, assassiner et nous leur agitons un index
chafouin sous le nez en guise de réprimande. Ah ça c’est sûr, si c’est super nanny qui fait la police, ils vont avoir peur
les terroristes !
Si je me moque ici, et maintenant, c’est pour mieux dissimuler ma rage. Elle se nourrit de nombreuses colères, cette
fureur qui m’a pris. Rage contre nos dirigeants. Parce qu’ils n’ont pas entrepris grand-chose pour lutter contre les fous,
parce qu’ils ont beaucoup parlé mais peu agi, parce que, à Nice comme ailleurs, l’Etat d’urgence est un vain mot qui
empêche d’honnêtes citoyens de se garer en double file pour acheter une boîte d’aspirine dans une pharmacie, mais pas
les islamistes de faire des carnages. Manifestations syndicales, Nuit debout, casseurs, manifestations pro-
palestiniennes. On aura tout eu. De loin, là-bas, retranchés dans leur forteresse, les maîtres de la terreur nous observent
d’un œil goguenard. Ils se disent que si nos élus ne sont pas en mesure d’empêcher trois cégétistes de mettre la France
à sac, alors ils pourront venir y semer la terreur pendant encore longtemps ! Nous vaincrons, nous les aurons, nous dit
Manuel Valls ! Ah laissez-moi rire ! Qui vaincra ? Qui les aura ? Qui sont les Français qui servent de chair à canon, de
quilles abattues par la boule implacable de la folie islamiste ? Nos femmes, nos enfants, nous-mêmes ! Pas celles et
ceux de nos dirigeants. Pas eux-mêmes. Bien à l’abri, planqués sous les ors de la République où nous les avons mis à
l’abri par le biais de l’élection, ils éructent des grandes phrases bien solennelles, parlent de dignité, de résistance, de
citoyenneté ! Ah ça, c’est sûr, ils font preuve de courage et de fermeté ! Mais ce sont nos enfants qu’ils envoient à
l’abattoir !
L’autre source de ma colère, au-delà de notre impuissance, et de l’immobilisme de nos élus, c’est notre aveuglement.
Enfin, plutôt celui de notre classe dirigeante. Celle qui refuse de voir que si « l’islam, ce n’est pas ça », c’est bien
l’islam, ou sa version ultra-violente qui a enfanté ces monstres. Il existe, partout dans le monde, y compris au sein du
monde musulman, des voix pour le dire : depuis 20 ans, tous ceux qui ont ensanglanté la France et commis des
attentats se réclamaient de l’islam. De sa version idéologique en tout cas. Mais attention, pas d’amalgame ! Au nom du
pas d’amalgame, on n’a essayé de protéger que la population musulmane. Et choisi sciemment de laisser la société
civile, laïque et républicaine aux mains des monstres. Un rapport sur les attentats du 13 novembre vient de sortir. Il a
été sciemment dissimulé à l’opinion publique : tortures des victimes, mutilations génitales, souillures des dépouilles.
Rien n’a été épargné, dans l’horreur, à ces pauvres gens. Et c’est encore à la protection des musulmans que l’on pense
en cachant l’ampleur de l’indicible. Ah il ne faut pas faire monter d’un cran l’islamophobie, non non non ! Mais
justement, où sont-ils les musulmans ? Pourquoi ce silence assourdissant de la part de leurs institutions, de la
population ? Et même si ce n’est pas forcément au père de famille qui fait sa prière ou à la mamie voilée de se justifier
des actes des monstres, quand comprendra-t- on que l’islam doit balayer devant sa porte ? Les musulmans modérés
eux-mêmes attendent cette démarche salutaire ! Coupe-t- on encore la main des voleurs ? Fouette-t- on les femmes
adultères en place publique ? Torture-t- on toujours les homosexuels ? Non, et pourtant la Bible le préconisait. La
Torah aussi. Les grandes religions monothéistes ont su expurger leurs livres saints, leurs idéologies de ces
préconisations d’un autre âge pour ne garder que l’essence du texte. A quand la même démarche cathartique et
salutaire au sein de l’islam ?
Ce qui nourrit mon courroux, enfin, c’est la bêtise médiatique dont on nous remplit les oreilles. Ce prêt-à- penser
binaire qui partage le monde entre cowboys et indiens, et sacrifie la vérité, ainsi que toute une légion d’innocents, sur
l’autel du politiquement correct. « Un déséquilibré, dépressif, franco-tunisien, père de 3 enfants », nous dit-on dans la
presse ! Et s’il était bonne sœur ou autiste, cardiaque ou diabétique, cela excuserait-il son crime horrible ? Il a
prémédité son acte, passé des jours à préparer sa tuerie, envisagé même de faire bien pire, si l’on en croit les messages
réclamant des armes qu’il avait adressés à un complice. Bien organisé quand même le pauvre hère en perte de repères
non ? Les pseudo-analystes se succèdent pour décrypter son geste : homosexuel refoulé, dépressif, violent, en instance
de divorce, radicalisé expressément ! Pardonnez-moi, je vais être trivial, mais tout cela, on s’en cogne ! Ce que nous
voulons, nous Français, c’est une vraie politique permettant de lutter. De toute façon, faut-il être grand clerc pour
comprendre que c’est au sein de la lie de la population entre les caches d’armes, les plaques tournantes du trafic de
drogue et les hôpitaux psychiatriques que Daesh recrute ses petits soldats ?
Enfin, ne jetons pas trop vite la pierre à la presse, elle a l’air d’ouvrir un peu les yeux, contrairement aux élus
d’extrême-gauche. Oui, j’ai vu passer quelques articles, comme vous, louant l’exemplarité de la riposte israélienne au
terrorisme. Ah bon ? Des terroristes s’en prennent à Israël et à des civils israéliens innocents ? Première nouvelle !
Première admission ! Un peu d’objectivité en plus, un peu d’hypocrisie aveugle en moins, reconnaissons-le, ça fait du
bien ! Oui, Israël affronte ce type de criminels au quotidien, déjoue des attentats au quotidien (dimanche dernier, un
terroriste a été neutralisé par les forces de police avec un sac d’explosifs à Jérusalem), lutte au quotidien. Et si
l’Occident, l’Europe lui tendaient la main, se servaient de son expertise et condamnaient les terroristes palestiniens au
lieu de les glorifier, de les excuser et de pactiser avec les dictatures arabes qui les engraissent et les soutiennent,
comme l’Iran, peut-être que la lutte contre l’islamo-fascisme avancerait au lieu de reculer. Peut-être que là-bas, comme
ici, moins d’innocents, moins d’enfants le paieraient de leurs vies. Dans la guerre de civilisation, il va falloir choisir
son camp : celui de la complicité, de l’angélisme et de l’aveuglement, ou celui de la non-compromission, de la fermeté
et de la lucidité. Israël a choisi dès sa création, puisque dès sa création la Nation juive a dû affronter la haine et la
menace de destruction. A la France, à l’Europe, à l’Occident, désormais d’ouvrir les yeux. Du moins ceux qui les
gouvernent. Car les peuples, eux, n’ont plus de doute, assurément… Et hélas, c’est vers l’extrême-droite qu’ils
risquent de chercher les réponses et les ripostes aux coups de boutoir du fondamentalisme.
A bon entendeur…
Am Israël Haï
Alain Sayada