Nice, 14 juil 2016 (AFP) – Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées
jeudi soir dans un attentat à Nice, lorsqu’un camion a foncé sur la foule qui
assistait au feu d’artifice sur la Promenade des Anglais.
Cet « acte criminel » a fait « plusieurs dizaines, peut-être une trentaine de
morts », a déclaré le sous-préfet des Alpes-Maritimes, Sébastien Humbert,à
BFMTV. Il y aurait « peut-être une centaine de blessés mais le bilan est encore
très incertain », a-t-il ajouté.
Présent sur les lieux lors du feu d’artifice, un journaliste de l’AFP a vu
un van blanc foncer à pleine vitesse dans la foule, suscitant un mouvement de
panique et jetant des débris tout autour. « C’était le chaos absolu » dans ces
lieux situés au coeur touristique de la grande ville de la Côte d’Azur, a-t-il
décrit.
Le camion « a foncé sur la foule sur une longue distance, le long de la
Promenade (des Anglais), ce qui explique ce bilan extrêmement lourd », a
précisé le sous-préfet : « Il y a eu des coups de feu et le chauffeur a été
abattu ».
Moins d’une heure après les faits, la préfecture des Alpes-Maritimes a
évoqué un attentat et demandé à la population de rester cloîtrée chez elle. Un
important dispositif de sécurité a été délimité dans le centre de Nice, où de
nombreuses ambulances, des membres des forces de l’ordre et des militaires se
sont déployés.
A proximité de la Promenade des Anglais totalement bouclée, la place
Masséna, en plein centre de la ville, était elle aussi complètement
inaccessible jeudi peu avant minuit, selon un autre correspondant de l’AFP sur
place.
– François Hollande rentre d’Avignon à Paris –
Un PC sécurité a été installé dans le Palais de la Méditerranée mais il
était lui aussi totalement bouclé.
En déplacement à Avignon dans la soirée, le président de la République
François Hollande annoncé à minuit qu’il rentrait à Paris et se rendait
directement à la cellule de crise activée place Beauvau.
Ce nouvel attentat intervient dans un contexte de menace terroriste très
élevée, en particulier dans les pays, comme la France, intervenant en Syrie
contre le groupe jihadiste Etat islamique. Il survient moins de deux semaines
avant la fin programmée, le 26 juillet, de l’état d’urgence.
Il est a priori le plus important commis en Europe depuis les attentats qui
ont fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris et 32 morts le 22 mars 2016 à
Bruxelles, commis par le même réseau du groupe Etat islamique, dont une
quinzaine de jihadistes sont morts, la plupart en kamikazes. Une vingtaine de
membres ou complices présumés sont derrière les barreaux en France et surtout
en Belgique.
La France avait déjà basculé dans l’ère de la violence jihadiste les 7, 8
et 9 janvier 2015 lors des attentats contre l’hebdomadaire satirique Charlie
Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été
suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.
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