L’humoriste controversé Dieudonné, habitué des
prétoires, doit plus de 65.000 euros d’amendes au Trésor public notamment
après une série de condamnations pour propos antisémites.
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a affirmé vendredi que « tous les
services de l’Etat » doivent se mobiliser pour le contraindre à payer. Selon
une source judiciaire, « il n’y a jamais eu de règlement spontané de sa part ».
« Il a été condamné, il faut que la loi passe. Les services de l’Etat, qui
savent ce qu’il en est, iront jusqu’au bout », a affirmé le ministre sur Europe
1, estimant que l’humoriste tentait d’organiser son insolvabilité pour éviter
d’avoir à payer.
Condamné à plusieurs reprises, notamment pour antisémitisme ou injure
raciale, mais aussi quelques délits routiers, Dieudonné n’a pour l’instant
acquitté le montant d’aucune amende, dont le total cumulé s’élève, selon des
sources judiciaire, à 65.290 euros, dont plus de 37.000 en condamnations
définitives.
Voici la liste de ses principales condamnations:
– 21 juin 2000: Dieudonné est condamné à 2.000 francs d’amende (soit
environ 376 euros en pouvoir d’achat actuel). Il avait traité Patrick
Sébastien de « con » en 1999, lui reprochant d’avoir chanté « Casser du noir » en
1996 en imitant Jean-Marie Le Pen.
– 16 fév 2007: la Cour de cassation estime que Dieudonné s’est bien rendu
coupable d’injure raciale en assimilant, dans une interview en 2003 au
magazine Lyon Capitale, les juifs à « une secte » et à « une escroquerie ». Elle
casse un arrêt de la cour d’appel de Paris qui avait jugé le contraire.
– 15 nov 2007: la cour d’appel de Paris le condamne à 5.000 euros d’amende
pour des propos antisémites. Il comparait les « juifs » à des « négriers » dans un
entretien au JDD en février 2004.
– 26 juin 2008: condamné à 7.000 euros d’amende par la cour d’appel de
Paris pour des propos antisémites sur la mémoire de la Shoah, et notamment
l’expression « pornographie mémorielle », tenus lors d’une conférence de presse
à Alger en février 2005.
– 31 déc 2010: condamné à 5.000 euros d’amende plus 10.000 euros de
dommages et intérêts au profit de la Licra qu’il avait qualifiée « d’officine
israélienne » et « d’associations mafieuses qui organisent la censure » et « nient
tous les concepts du racisme à part celui qui concerne les juifs ».
– 17 mars 2011: la cour d’appel de Paris le condamne à 10.000 euros
d’amende pour « injures » à caractère raciste pour des propos tenus sur la scène
du Zénith lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité » à l’historien
révisionniste Robert Faurisson par une personne déguisée en déporté juif. Son
pourvoi en cassation a été rejeté le 17 octobre 2012.
– 28 nov 2013: la cour d’appel de Paris le condamne à 28.000 euros d’amende
pour diffamation, injure et provocation à la haine raciale pour des propos et
une chanson dans deux vidéos diffusées sur internet. Il avait notamment
transformé la chanson d’Annie Cordy « Chaud Cacao » en « Shoah nanas ».