C’est avec le sourire qu’Elie Chouraqui nous fait l’honneur de nous recevoir dans ses bureaux à
deux pas de la place de l’Etoile, à Paris. Il est en pleine promotion de son film « L’origine de la
violence », dont la sortie en salles est prévue le 25 mai prochain. Adapté du roman de Fabrice
Humbert, lui-même inspiré de faits réels, le film, entre thriller familial et enquête historique,
retrace le destin de Nathan, trentenaire professeur d’allemand habité par un mal-être dont il ne
connaît pas l’origine. A la faveur d’un voyage au camp de Buchenwald, Nathan découvre, sur un
cliché de l’époque nazie, un déporté ressemblant étrangement à son propre père. Qui est cet
homme ? La ressemblance est-elle fortuite ou sa famille, a priori sans origine juive, cacherait-elle
un lourd secret ? Nathan décide, pour lever le voile sur ce mystère, de remonter le cours de
l’histoire. Ce qu’il va découvrir le changera à jamais… Forte, l’intrigue prend inévitablement le
spectateur aux tripes. Pour le réalisateur, « adapter ce livre était une évidence : c’est la somme de
toute mon œuvre », explique-t- il. Puis dissimulant son stress derrière un sourire, il ajoute : « Vous
êtes tombées amoureuse de César ? (César Chouraqui, son fils incarne un double rôle dans le film-
NDLR) C’est mon fils ! » Dégainant son smartphone, il feuillette avec nous les clichés glamour
réalisés pour un hebdomadaire people à succès. On l’aura compris dès la première minute de cet
entretien très décontracté : Elie Chouraqui est une mère juive ! Mais c’est aussi un père, un artiste
et un réalisateur concerné. Son film, son alyah, son identité, Les dix commandements qu’il remonte
à l’automne, il aborde avec autant de liberté que de gentillesse tous les sujets. Interview vérité…
Pourquoi cette histoire ? En quoi vous a-t- elle touché ?
Ce film, c’est un peu la somme de tout mon travail : j’ai beaucoup évoqué le thème de la famille, j’ai
fait « Les Marmottes », « Qu’est-ce qui fait courir David », « Harisson’s Flowers », avec en fil
conducteur, les rapports entre les parents et les enfants. Puis, j’ai fait aussi des films comme « Ô
Jérusalem » plus durs, sur la guerre. Quand j’ai lu les quatre premières lignes du résumé du livre de
Fabrice Humbert je me suis dit ‘C’est pour moi’.
C’était comme une jonction entre vos deux univers, en somme ?
Exactement ! Ce que je trouvais formidable dans cette histoire c’est qu’habituellement, on parle de la
guerre et du passé, de cette tragédie qu’est la Shoah par le biais de gens qui viennent du passé, nos
parents, nos grands-parents. Là, c’était un jeune homme d’une trentaine d’années qui ne sait pas
d’où il vient, qui il est et qui porte en lui une angoisse permanente.
J’ai rencontré beaucoup de personnes dans le même état que Nathan, qui se demandaient pourquoi
elles ressentaient ce mal-être. Elles finissent souvent sur le divan d’un psy alors que la clé est dans
leurs origines. Beaucoup, en France l’ont compris : la France est le pays où il y a le plus de sites
généalogiques, les gens sont à la recherche de leur passé.
J’ai eu la chance de rencontrer André Chouraqui (écrivain et penseur dont la traduction de la Bible
est considéré comme révolutionnaire-NDLR) qui m’a raconté toute mon histoire familiale depuis le
15 e siècle. J’ai cette chance de savoir mais il reste des éléments que je connais mal notamment parce
que mes parents ne m’ont jamais parlé de la guerre.
Vous savez ce qu’ils faisaient ? Où ils étaient ?
Maintenant oui mais pas directement car jamais nous ne nous sommes assis à table avec mon père
pour discuter de ce qu’il s’était passé en 1940 et c’est une douleur terrible pour moi.
Avez-vous, comme beaucoup de juifs d’Afrique du Nord, le sentiment d’être une victime de
seconde zone ? De ne pas avoir le droit d’évoquer les souffrances de votre famille car elles ne sont
pas considérées comme aussi importantes que celles des ashkénazes ?
Absolument. Je n’ai, pour autant, aucune envie de me lancer dans une comparaison des souffrances.
Ce que j’en ai gardé, c’est l’envie, le besoin de parler à mes enfants, de leur dire qui je suis, d’où ils
viennent. Pourquoi je veux m’installer à Yaffo, pourquoi je suis maintenant franco-israélien. Eux font
et feront ce qu’ils veulent d’autant qu’aucun de mes enfants n’est né de mère juive. (Il rit) : je n’ai
pas fait exprès ! Mais il faut parler. C’est important… Le titre du film est clair : on remonte aux
origines. Au début du film, on voit Nathan Fabre se bagarrer, il rentre blessé et seul dans son
appartement. Il est un peu perdu alors que c’est un homme très intelligent. Il s’est choisi un sujet
d’étude complexe sur les résistants allemands au nazisme. Pourquoi cet intérêt, il ne le sait pas lui-
même !
Croyez-vous à l’atavisme ?
Bien sûr ! L’épigénétique, découverte par le Dr Obed Rechavi et son étudiante Lea Houri Zeevi a
démontré que les grands traumatismes étaient transmissibles par les gênes. Il faut désormais
prendre en compte cette nouvelle théorie à laquelle je crois terriblement : nous sommes les héritiers
de toutes les tragédies et de tous les bonheurs qu’ont connus nos ancêtres et nos parents.
Plus encore quand on est juif ?
Je pense que tous les peuples et tous les êtres qui ont un passé lourd vont vivre avec ça toute leur vie
et le transmettront. Il y a des milliers, malheureusement, de cas d’horreurs et de tragédies. Certes, le
peuple juif n’a pas été épargné dans l’histoire de l’Humanité, mais tous les êtres humains sont
susceptibles de vivre des choses tragiques dont il faut, à un moment, qu’ils se débarrassent sans quoi
cela causera leur perte.
Le roman de Fabrice Humbert a été un best-seller, il a été accueilli par la critique de façon
dithyrambique, il a connu un double succès à la fois populaire et littéraire. Comment fait-on pour
s’attaquer à ce genre d’œuvre même en étant Elie Chouraqui ? Est-ce que l’on peut être intimidé ?
Non je n’avais peur que d’une seule chose, que j’ai partagée avec l’auteur du livre, Fabrice Humbert
avec qui j’ai créé une sincère amitié, c’était de montrer les camps. Parce que j’avais ce devoir qui
était de respecter le passé et je voulais être juste dans ce que je faisais. C’est ce qui m’a le plus
angoissé, le plus inquiété. Après, il y a eu l’écriture que j’ai commencée avec Fabrice Humbert puis
j’ai continué seul et comme le livre est très riche il fallait que je sois courageux, que j’élague.
Ce que j’aime aussi dans ce film c’est qu’il est semblable à un polar. Je voulais que ce soit rythmé,
haletant. Donc j’ai dû être dur avec moi-même, lors de l’écriture du scénario et faire des choix
difficiles pour conserver la tension.
Qu’est-ce qui vous a fait pencher dans un sens plutôt que dans un autre ?
Ma construction historique. Tout ce que j’ai vécu depuis que je sais que ça a existé, je crois. Il y a
cette théorie qui dit qu’il ne faut pas montrer les camps dans une œuvre de fiction, je la trouve
scandaleuse. Nombreuse sont les personnes qui pensent qu’il ne faut pas montrer les camps tout en
affirmant qu’il ne faut jamais oublier. Connaissez-vous une réflexion plus bête que celle-là ? A tous
ces gens-là, je réponds mais qui êtes-vous pour m’expliquer ce que je dois faire avec mon peuple ?
Comment je dois parler des miens ? Qui êtes-vous pour me dire à moi, juif, comment je dois parler
des juifs. Si nous restons dans cette logique-là nos enfants n’auront plus que des documents
d’archive et le film « Shoah » de Lanzmann.
Je suis ravi quand on voit des œuvres comme « Le fils de Saul », c’est fort de montrer ça, fort de dire
à nos enfants voilà ce qu’il s’est passé
Mon premier choc a été la série « Holocauste », lorsque j’avais 15 ans. Parce qu’on parlait du
quotidien des camps. Et c’est ce que j’ai voulu retrouver dans le film.
La première fois où vous avez mis les pieds dans un camp de concentration, c’était quand ?
J’avais 18 ans ? Je faisais partie de l’équipe de France Espoirs de volley-ball. Je faisais un stage en
Pologne et notre coach nous avait emmenés à Auschwitz. Un fait m’a beaucoup marqué, en
particulier : à l’époque, ils avaient mis le son d’un cœur qui bat à l’entrée du camp. C’est un moment
inoubliable. Il en a été de même pour mon fils, César : le premier camp qu’il a vu est celui de
Buchenwald, en Bavière, où nous avons tourné. Il était complètement bouleversé de voir ce camp
malgré toute la préparation qu’il a pu faire en amont.
Justement, vous nous parlez de César et de sa découverte de Buchenwald. Mais vous, comment
avez-vous réagi en voyant votre fils jouer le rôle d’un déporté ?
C’est extrêmement difficile de qualifier le sentiment que j’ai éprouvé, surtout qu’il avait décidé de
perdre 12 kilos pour le rôle. La première fois que je l’ai vu arriver sur le plateau, j’ai essayé de faire
abstraction, de me dire que cela ne signifiait rien pour moi en tant qu’homme. J’ai essayé de rester
une sorte de metteur en scène professionnel un peu glacé et puis évidemment ça n’a pas marché.
J’ai été profondément agité et bouleversé. Il y a presque 1 ans et demi que nous avons fini le
tournage et cela continue de m’obséder.
Est-ce qu’à un moment vous avez craqué ?
Oui mais je ne l’ai montré à personne. Vous savez, quand on tourne à Buchenwald, il y a forcément
une ambiance particulière : on est face à une plaine vide, une lumière terrible se lève le matin, aucun
chant d’oiseaux. L’équipe de tournage rassemblait Français et Allemands et de temps en temps fuse
un Schnell ou Achtung. Dans ces moments, les larmes sont inévitables. Mais je n’étais pas là pour ça.
J’avais une histoire à raconter, une histoire qui est importante pour tous ceux justement qui ont péri
là-bas. Mon devoir était de rester solide et c’est ce que j’ai fait.
Et votre fils César comment a-t- il vécu ces moments ?
La première fois qu’il est arrivé devant la porte de Buchenwald, il a commencé à pleurer sans pouvoir
s’arrêter et je l’ai laissé faire car il s’était beaucoup chargé pour le film. Il a beaucoup lu, il en sait plus
sur la déportation que moi. Au moment où je lui ai annoncé qu’il allait jouer ce rôle, je pense qu’il a
dû lire une dizaine de livres consacrés à la Shoah.
Tous les choix qu’il a faits, à commencer par la perte de poids, pour entrer dans la peau d’un déporté,
lui ont permis de créer de la proximité avec le personnage de David Wagner. Je suis très fier de lui. Je
suis très fier du film, du travail qu’on a fait. J’ai un sentiment de devoir accompli. Totalement.
Qu’est-ce qui vous a donné envie justement de penser à lui pour ce rôle ?
C’était comme une évidence. Quand j’ai commencé à écrire le scénario, César avait 17 ans. Il était
trop jeune. Puis le film a été très compliqué à monter, nous avons eu besoin d’une longue
préparation. Un jour, alors que j’écrivais la dernière version du script, j’ai regardé Stanley Weber et je
me suis dit qu’il fallait que je trouve une autre personne avec une force comme la sienne. Soudain, ça
m’est apparu. Je me suis dit : mais je suis stupide, il est juste là, c’est César ! Il était complètement
sonné quand je le lui ai annoncé !
Je crois que ni lui ni moi, nous ne nous sommes rendu compte de l’importance du personnage, du
rôle à ce moment-là. Puis quand nous nous sommes mis à travailler tous les deux il a commencé à
réaliser la responsabilité qui lui incombait, à tous points de vue : par rapport au passé, par rapport au
film, par rapport à moi. Cela a été une charge lourde sur ses épaules mais il l’a parfaitement
assumée, il a été absolument remarquable, exemplaire dans sa détermination.
C’est quand même lui, un jour, qui m’a dit ‘je vais arrêter de manger, faire un jeûne complet pendant
3 semaines pour coller parfaitement au rôle’.
Stanley Weber qui joue Nathan, lui aussi s’est beaucoup impliqué pour refléter la violence qui habite
son personnage. Et en même temps c’est un film lumineux, c’est un film qui débouche sur la lumière,
un film de révélation doublé d’une histoire d’amour improbable. Une histoire d’amour qui d’ailleurs
pose une question. Qu’est-ce qui est le plus difficile : être enfant de déporté ou enfant de nazi ? Pour
les enfants et petits-enfants des bourreaux, la souffrance et la culpabilité sont terribles.
Il y a beaucoup de film sur l’antisémitisme en ce moment. Celui de Richard Berry, d’Arcady l’année
dernière, d’Yvan Attal. Tous abordent le sujet à travers des thèmes et des genres très différents. Le
vôtre parle de la Shoah évidemment, mais plutôt sur l’angle des non-dits familiaux.
Auriez-vous fait ce film s’il n’était pas en rapport avec la Shoah ?
Pas sûr, je ne sais pas… Cela aurait dépendu de l’histoire que j’aurais pu raconter. Ma construction
d’homme s’est faite sur cette tragédie et c’est la première fois que j’en parle, que je la mets en
scène. J’ai attendu d’avoir mon âge et mon expérience pour oser aborder le sujet. C’est pour ces
raisons-là que j’ai fait ce film.
Qu’est-ce que vous inspirent ces autres films ?
Je trouve ça bien que ce soit fait. Ce que je trouve désolant, en revanche, c’est qu’il n’y ait que les
juifs en général qui traitent de ce sujet-là. J’aimerais que des musulmans, des chrétiens le fassent. Je
pense, par exemple, à cet homme merveilleux qu’est le Père Patrick Desbois. Moi j’aimerais qu’un
metteur en scène d’origine musulmane dise qu’il faut parler de cette période, j’aimerais voir leurs
regards, leurs points de vue. J’aimerais qu’il y ait plus d’initiative comme ce magnifique film « Les
Héritiers » qui m’a terriblement ému et qui a abordé le sujet d’une façon magistrale.
Vous êtes, depuis peu, franco-israélien, puisque vous vivez désormais entre la France et Israël.
Cette envie d’alyah était-elle en vous depuis toujours ou est-elle liée au contexte politique et
social ?
Ca vient de loin. En 1973, j’ai fait un film avec Claude Lellouche « Toute une vie ». J’étais son assistant
à l’époque, et nous avons tourné en Israël. Je suis arrivé sur le tarmac de l’aéroport Ben Gourion, j’ai
ressenti une véritable émotion et je me suis dit : ‘je ne sais pas pourquoi mais j’appartiens aussi à ce
pays’. Cela dit, je me sens très français, ma culture est française, mon éducation est française, je suis
français, j’ai porté le maillot de l’équipe de France et à chaque fois que j’entends la Marseillaise, j’ai
les larmes aux yeux. Je suis le prototype du Français de base. Seulement j’ai toujours senti qu’une
part de moi était en Israël, je me disais qu’un jour je serai franco-israélien et c’est ce que j’ai fait.
Vous vivez toute l’année là-bas ?
Non je vis entre les deux pays, le problème c’est qu’en ce moment je vis surtout en France mais à
partir du mois de juin, après la sortie du film, je commencerais vraiment à vivre là-bas.
C’est compliqué pour un artiste de vivre entre deux pays ?
Non c’est merveilleux de vivre dans des lieux différents, j’ai toujours fait ça, je vécu aux Etats-Unis, à
Genève, Los Angeles. C’est très agréable de vivre entre deux pays et encore plus quand ces deux pays
vous sont chers.
Est-ce qu’il y a des choses qui vous manquent, le quotidien parisien ?
Je reviens quand ça me manque ! (rire)
Au début, pendant les premier temps vous êtes-vous tout de suite senti chez vous ?
Oui. Ma tante qui a fait son alyah il y a 50 ans m’a demandé si je me sentais chez moi et ce qui est
très curieux c’est que la réponse est oui !
Parlez-vous l’hébreu ?
Non et je crois que je ne le parlerai jamais (rire) ! Peut-être que quand je serai plus âgé, je m’y
mettrais. Ça me fera un exercice pour la mémoire. Je ne vois pas passer des mois dans un oulpan
pour apprendre. Mais je ne suis pas très doué pour les langues, j’ai mis 40 ans à apprendre l’anglais.
Il m’aura fallu faire trois ou quatre films aux États-Unis avec des Américains pour que j’arrive à le
parler couramment !
Puisqu’on aborde le sujet de l’alyah, parlons aussi du contexte français et de la situation des juifs
en France…
Vous souvenez-vous du documentaire que j’ai fait, il y a 11 ans : « Antisémitisme la parole libérée ».
J’avais enquêté à Montreuil dans une école de l’ORT qui était face à un lycée où il y avait des jeunes
d’origine d’Afrique et du Maghreb. On était face à un réel problème de violence. Et je disais il faut
protéger nos enfants mais je ne parlais pas que des juifs, je parlais de TOUS les enfants. J’avais été
reçu par Raffarin en conseil des ministres restreint, j’avais donné mon point de vue. Et surtout j’avais
été insulté par toute la presse, par Le Monde, Libération, toute la presse bien-pensante de gauche,
disant que j’étais raciste !
Et 11 ans après, ces gens font exactement les mêmes articles ! A l’époque, j’avais rencontré des
imams qui me parlaient de ces imams intégristes auto-proclamés qui entraînaient nos enfants dans
l’extrémisme. Ils m’avaient demandé d’en parler, ce que j’ai fait. C’était monstrueux le déferlement
de haine que j’avais reçu ! Pour moi, la responsabilité des médias sur ce sujet est énorme.
La responsabilité des média est pleine et entière, certes, mais, parallèlement, l’extrémisme
musulman n’a jamais représenté pareille menace pour nous Européens. Et pourtant, on a le
sentiment qu’en France, le vilain est toujours le même : Israël. Pourquoi à votre avis ?
Les Français aiment les victimes ou les pseudos-victimes. Ils aiment les juifs quand ce sont des
victimes et les défendent en mettant en avant leur devoir de mémoire. On aime Israël et les juifs
quand Israël et les juifs ont un problème. Mais les juifs ont compris une chose essentielle et je pense
qu’ils ont raison, c’est qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.
Que vous inspire la folie du monde actuel ?
On fait massacrer nos enfants en France par des terroristes à la kalachnikov qui sont les mêmes que
ceux dans la bande de gaza. Mais pour la presse française ce ne sont pas les mêmes. Le problème est
la formation de la presse française car ils sont liés.
A mon humble niveau, au début lorsque mes films sortaient, je ne comprenais pas pourquoi j’étais
attaqué avec violence sur O Jérusalem, sur Harison Flowers, je me demandais ce que j’avais bien pu
faire. Et puis c’est mes amis qui m’ont aidé à ouvrir les yeux, le problème c’était que je sois juif.
Alors aujourd’hui ce n’est pas un antisémitisme reconnue, affirmé c’est un antisémitisme comme la
façon de respirer.
Vous avez peur d’être boycotté sur ce film ?
Oui par certaines personnes, bien sûr. D’autres, au contraire, vont le défendre. Mais je vois déjà la
scission qui se fait clairement au fil des projections de presse.
Parlons enfin, pour conclure cet entretien des Dix commandements. La comédie musicale au succès phénoménal revient, parce que vous l’avez voulu, mais une polémique que l’on n’attendait pas vient gâcher la fête. Pourquoi tant d’aigreur de la part de Pascal Obispo ou de Daniel Levi, par exemple ?
Disons que certaines questions d’argent et d’ego ont entâché la joie. Je n’en veux pas à Daniel Levi.
Quant à Pascal Obispo, je suis déçu par sa réaction, mais cela n’empêchera en rien la troupe de
monter sur scène ! Il y a des anciens, des nouveaux et le casting est encore un secret, mais vous
verrez, il est exceptionnel !
Pourquoi ce retour, tant d’années après ?
Parce que j’en avais envie, ça me manquait, j’ai adoré cette ambiance de spectacle avec les
chanteurs, la musique, la mise en scène. J’ai pensé que ce serai bien de remettre au goût du jour ce
spectacle dont l’histoire repose sur la fraternité. Les événements du mois de novembre dernier
m’ont secoué, comme tout le monde. C’est à ce moment-là, je crois que j’ai pris la décision de
remonter cette comédie musicale. Dans la vie, tout est aussi affaire de rencontres et j’ai eu la chance
de croiser la route de Dominique Monera, qui est mon partenaire sur cette aventure. Pour finir sur la
polémique, on vit dans un climat de tensions, dans un pays où la peur est forte. Tout le monde est
dans l’angoisse, alors je ne m’étonne pas que même les bonnes nouvelles suscitent autant de
réactions négatives que d’enthousiasme. Je préfère rester sur l’enthousiasme !
Interview Exclusif pour Israel Actualités
Monsieur Elie Chouraki,
Votre façon de nous dire le sens de votre vie en vérité m’a beaucoup touché.
Sur l’hebdo d’Israël Actualités, votre interview se situe en page 12-13, et moi, non-juif, ami fidèle d’Israël et amoureux de Jérusalem depuis trente cinq ans, je suis localisé à la page 16 (avec une photo qui me rajeunit de 20 ans !). Je voyage sans cesse, mais demeure à Paris jusqu’au 14 Juin… Vous adresser mon plus cordial Shalom de vive-voix m’honorerait.
Poursuivez votre oeuvre avec ce même talent, ce même enchantement de créer qui vous habite, nous avons besoin d’homme de courage dans tous les domaines, par les mauvais temps qui courent…
Que l’Eternel Hashem vous bénisse.
Pasteur François Celier