En Israël, rien n’est comme ailleurs.
Quand des hommes se réunissent et qu’ils décident qu’à une date donnée, nous commémorerons « Yom Hachoa » tout le pays respecte. Il ne viendra à personne l’idée de refuser, voire de s’ingérer contre une date prise au hasard dans le calendrier.
Aussitôt que la sirène retentit, la vie se fige. Les voitures s’arrêtent.
Les passagers et le conducteur sortent, adoptant la position verticale, proche du Garde à vous.
Tout le monde se sent concerné.
Plus de religieux, plus de laïcs.
A la synagogue on rappelle le souvenir de nos disparus, a l’extérieur, on se fige.
C’est un peuple a l’unisson qui révère la mémoire collective, et qui dit sans avoir à le prononcer « Plus jamais ça. »
Répétant sans le dire » ne jamais oublier »
Il est inouï de constater que la jeunesse ignore tout de notre histoire. Il est encore plus inacceptable que la SHOAH leur apparaît comme un trait de l’histoire, ne nécessitant pas plus d’attentions que le sacre de Charlemagne.
Je ne suggère pas de ressasser le passé.
Je prétends que nous devons informer nos enfants. Nos enfants doivent, impérativement connaître l’histoire de leur peuple.
Nous sommes le seul peuple capable de citer le nom de ses pères et mères créateurs.
Quel autre peuple peut se revendiquer d’Avraham, de Itshak et se Yaacov?
Mais aussi de Sarah, de Rivkah, de Rahel et de Lea?
Quelques jours après, nous voilà à nouveau au « Garde à vous ».
Il s’agit alors pour chacun de se souvenir.
Se souvenir de nos soldats. Morts au champ d’honneur. De courageux enfants dont le QI les prédisposaient à des carrières médicales ou scientifiques.
Ces courageux enfants dont on a raccourci l’existence pour un conflit basé sur la jalousie et la haine de l’autre.
Soudain, comme par enchantement, quand dans les synagogues on aura compté le 20ème jour du Omer, retentira le début des réjouissances de
YOM AATSMAOUT.
Et c’est là le paradoxe dont je parle en titre. Passer avec un égal enthousiasme de la peine la plus profonde a la joie totale.
Celle qui fait dire, à ceux d’entres nous, qui croient en la promesse Divine, ceux d’entres nous qui respectent la parole du Maître du Monde. Ceux qui par leur voix, au moment de prier, vont dire le HALLEL, face à l’arche Sainte, ouverte, en tenue de fête.
Ceux qui sonneront le SHOFAR en signe de gratitude envers HM.
Ceux qui auront présent à l’esprit, les milliers de leurs frères, partis en KAPARA, pour que ce rêve, deux fois millénaire, se réalise.
Ceux qui auront une pensée, pour leurs parents, leurs grands parents, leurs Maîtres, leurs Théologiens, impossibles à nommer tous. Mais ceux-là qui ont tant décrit la beauté d’Erets Israël, qui l’ont chanté, versifié la beauté d’un pays qu’ils n’avaient jamais vu. Pensons à eux, à l’heure de nos réjouissances.
C’est a tous ceux-là que nous devons ce bonheur palpable et si réel. Laissons a leurs pensées les esprits chagrins, ceux qui n’ayant pas le courage d’affronter une vie nouvelle, viennent faire le plein de vitamines D, et repartent, sous prétexte qu’ils ne pourraient pas vivre ici.
A tous, je vous le dis.
C’est ICI ET MAINTENANT que vous devez tout faire pour aider votre peuple.
Votre peuple vous aide depuis 2000 ans, et vous n’en êtes pas conscients.
Aujourd’hui, en rejoignant votre pays, vous permettrez de renverser la tendance des 20/80.
Il devient indispensable que nous soyons dans une mouvance de 90 voire 95 face à un noyau de moins de 10%. Alors, comme 1 seul homme, en nous adressant à nos chers disparus, nous leur dirons:
« Reposez en paix. Vous n’êtes pas morts en vain. »
Alors, il se trouvera peut-être un autre SHAY- AGNON ou une autre NAOMI SHEMER, pour nous permettre d’écrire une nouvelle page d’histoire.
Une histoire qui commence par la ALYA d’AVRAHAM AVINOU et qui continuera aussi longtemps que nous n’aurons pas encore rassemblé les exilés.
René SEROR