C’est une vidéo qui date de juin 2015. Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abdelhamid Abaaoud, se confie à une amie qui la filme. Dans ce document que les équipes d' »Envoyé spécial » ont pu se procurer, et diffusé en exclusivité sur France 2 jeudi 21 avril*, la jeune femme de 26 ans, qui vit alors dans la banlieue nord de Paris, évoque ses liens familiaux avec l’un des commanditaires présumés des attentats du 13 novembre. « Abdehamid c’est mon cousin, voilà. C’est le fils de la sœur de ma mère. C’est vrai qu’il a été recherché et qu’il est toujours recherché par la police mondiale. Et pour moi, voilà, c’est mon cousin », déclare-t-elle.
« C’était son choix de partir en Syrie », poursuit-elle. « Qu’est-ce que t’en penses toi de son choix à lui ? » lui demande alors son amie. « Moi je pense que c’est un bon choix parce qu’il a voulu faire le jihad en Syrie, voilà. Après, il est là pour aider parce qu’il y a la guerre, répond Hasna Aït Boulahcen. Par contre, moi je dis, les gens comme on voit dans les vidéos, si c’est pour couper les têtes, je suis contre, je vais pas dire que je suis pour, parce qu’Allah, il n’a jamais dit de couper des têtes. »
« Je veux partir là-bas et faire un truc humanitaire »
Comme son cousin, parti rejoindre les rangs du groupe Etat islamique dès 2013, Hasna Aït Boulahcen confie ensuite vouloir se rendre en Syrie : « J’ai envie de partir en Syrie. La Syrie souffre, souffre tous les jours, comme la Palestine. Pour moi, c’est inadmissible qu’on n’aide pas la Palestine et la Syrie. Donc pour moi, voilà, je veux partir là-bas, et les aider, et faire un truc humanitaire, sans faire la guerre, sans être une terroriste. Oui, c’est vrai, j’ai envie de partir en Syrie. »
Au lendemain des attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre, Abdelhamid Abaoud l’appellera finalement pour lui demander de l’aide. Tous les deux mourront dans l’assaut donné par la police le 18 novembre contre un immeuble de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans lequel ils se cachaient.