L’ayatollah Ali Khamenei a publié mercredi matin une déclaration sur son site officiel en déclarant: « ceux qui pensent que l’avenir de l’Iran se cache derrière des pourparlers et des négociations et non sur des missiles sont des ignorants ou des traîtres. »
Le guide suprême de la République islamique a posté ce message quelques heures après l’intervention des États-Unis et des pays européens à l’Organisation des Nations Unies en raison des essais de missiles de Téhéran.
Plus tôt, Paris, Washington, Londres et Berlin ont affirmé que les récents tirs de missiles balistiques iraniens contreviennent aux résolutions de l’ONU et invitent le Conseil de sécurité à se saisir de cette violation, dans une lettre commune.
Les quatre pays ont adressé cette lettre, datée de lundi, à l’ambassadeur espagnol Roman Oyarzun Marchesi, qui pilote ce dossier au sein du Conseil.
Ces mêmes pays ont conclu avec Téhéran un accord historique sur le nucléaire en juillet 2015.
Selon la lettre dont l’AFP a eu copie, ils considèrent que les tirs de missiles « étaient provocateurs et déstabilisateurs et qu’ils ont été menés au mépris de la résolution 2231 de 2015 ». Cette résolution a repris les dispositions de l’accord nucléaire. Elle a entériné la levée de la plupart des sanctions internationales contre Téhéran mais a maintenu l’interdiction faite à l’Iran de tirer des missiles balistiques capables d’emporter des ogives atomiques. Or, souligne la lettre, les deux types de missiles tirés en mars (le Shahab-3 et le Qiam-1) « sont de par leur conception capables de transporter des armes nucléaires ».
L’Iran conteste cette interprétation et affirme que ces missiles ne sont pas concernés par la résolution de l’ONU.
Les quatre pays demandent que le Conseil se réunisse « en format 2231 », c’est-à-dire selon une procédure adoptée pour continuer à surveiller les activités militaires iraniennes depuis que l’ancien Comité des sanctions a été supprimé. Cette réunion devrait se tenir vendredi, ont indiqué des diplomates.
Ils ne s’attendent cependant pas à des décisions étant donné le refus obstiné de la Russie d’envisager de nouvelles sanctions contre l’Iran. « Le but est d’envoyer un signal aux Iraniens que nous restons vigilants », a expliqué un diplomate.
Une précédente réunion du Conseil à huis clos sur ce dossier le 14 mars n’avait débouché sur aucune position commune.
Le représentant d’Israël auprès des Nations Unies Danny Danon a salué l’initiative des quatre pays et a déclaré que l’Iran doit payer pour son agression contre Israël.
L’ambassadeur a appelé le Conseil de sécurité à agir contre la République islamique car « l’Iran a dévoilé son vrai visage », a-t-il ajouté.
Au début du mois de mars, l’Iran a mené mercredi deux nouveaux tirs d’essai de missiles balistiques d’une portée d’environ 1.400 km, a déclaré le numéro deux des Gardiens de la révolution au lendemain de tests similaires ayant suscité la « préoccupation » de Washington. Un des missiles tirés portait la mention en hébreu « Israël doit être effacé ».
Le président iranien Hassan Rohani a annulé « pour raisons de sécurité » une visite prévue mercredi et jeudi en Autriche, a indiqué ce mardi la présidence autrichienne.
Israël Actualités avec AFP.
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