Son visage est depuis ce matin sur toutes les chaînes d’informations du monde. Sven Mary, avocat belge de 43 ans, a accepté de prendre la défense de l’ennemi public numéro 1, Salah Abdeslam. L’individu, arrêté hier en Belgique après quatre mois de traque, est le suspect-clef des attentats qui ont endeuillé Paris en novembre.
« Lutter contre l’arbitraire »
La décision du pénaliste n’est pas une surprise. En décembre dernier, il avait évoqué son envie d’avoir le terroriste présumé comme client. « Moi, ce qui me motive, c’est de lutter contre l’arbitraire et l’abus de pouvoir. Et là, on est en plein dedans. Vous vous souvenez de ces conférences de presse données, en direct, par le parquet fédéral dans les jours, et même les nuits, qui ont suivi les attentats de Paris ? Moi, elle m’a écœuré cette façon de surfer sur la peur pour obtenir encore plus de pouvoir. Si, demain, Salah Abdeslam me sollicitait, j’accepterais d’être son avocat », avait-il déclaré au Soir.
Une carrière sulfureuse
Sven Mary s’est fait connaître avec des clients décriés comme Fouad Belkacem, fondateur de Sharia4Belgium, condamné en janvier en appel à 12 ans de prison et qui plaidait pour l’instauration de la charia en Belgique. Il s’est également illustré dans l’affaire Dutroux en prenant la défense de Michel Lelièvre, qui a écopé en 2004 de 25 ans de prison pour avoir été « l’homme a tout faire » du pédophile.
Et ce n’est pas tout. Il a aussi eu comme client Bruce Sauw, condamné à 20 ans de prison en 2008 pour le viol et le meurtre d’une jeune femme.
En matière de terrorisme, il a fait la une de l’actualité en acceptant d’être l’avocat de Medhi Nemmouche, l’auteur de la tuerie du Musée juif de Belgique de mai 2014.
Faire la part des choses
Dans une interview au Soir, il avait expliqué qu’il fallait que le public fasse la part des choses : « Mon mandat est de défendre les personnes qui me demandent de le faire. Il faut absolument que les gens fassent la part des choses. Je leur demande ne pas faire d’amalgame. Je ne le demande pas pour moi mais pour mon entourage, ma femme et mes enfants, qui n’ont pas à souffrir de mes activités. Il faut que cela cesse. »