David Gelman n’aurait jamais imaginé devoir réciter le Kaddish pour son fils.
Ce mercredi soir, il l’a pourtant fait d’une voix entrecoupée de sanglots devant la tombe de son fils Eliav, 30 ans, capitaine réserviste, tué par un tir ami au cours d’un attentat commis plus tôt dans l’après-midi.
Sous le ciel étoilé dans le petit cimetière de Kfar Etzion, David Gelman a rappelé à la centaine de personnes venues porter le deuil, comment lui, fils unique, il avait tant de fois dit cette même prière pour les morts à l’intention de son père.
A l’époque, à son cousin Schlomo il confiait qu’étant père de 4 enfants, il était sûre d’avoir du monde pour réciter le Kaddish pour lui.
Maintenant, s’adressant à son fils décédé, il déplore » Je n’aurais jamais imaginé que je serais parmi ceux le récitant pour toi ».
Eliav, capitaine durant l’opération Bordure Protectrice à Gaza l’été 2014, avait peu après quitté l’armée cette même année. Mercredi, Il réalisait son devoir de réserviste quand un terroriste Palestinien au carrefour de Goush Etzion a tenté de le poignarder.
Un soldat, témoin de la scène, avait alors tiré dans la direction de l’assaillant, touchant grièvement Eliav. Atteint en plein cœur par une balle, il a quelques instants plus tard succombé à ses blessures.
Aux funérailles, David Gelman a déclaré à propos de son fils: « Tu rejoins aujourd’hui la longue liste des personnes qui se sont sacrifiés pour la Gloire de l’Éternel. Comme Abraham à qui il était demandé de sacrifier son fils, comme Aaron, qui a perdu deux de ses enfants, nous acceptons l’idée que tu aies été choisi en sacrifice pour sanctifier Notre Seigneur ».
« Notre tâche est désormais de continuer à prier malgré les terribles épreuves auxquelles nous sommes confrontés », a ajouté David.
Le frère du défunt, Eyal, a souligné qu’Eliav n’était pas le seul de la famille à être tombé au combat. Son demi-frère, le Major Benaya Sarel est mort à Gaza en 2014.
Quant à ses propres frères, ils ont tous servit dans les rangs de Tsahal: « Je me demandais toujours au fond de moi, lequel de nous va mourir », se remémore-t-il.
« Je savais que chacun de vous, mes frères, étiez meilleur que moi. Maintenant je sais que toi [Eliav], tu étais le meilleur de tous ».
« Petit frère, je sais que tu m’entends. Le soleil se lèvera encore demain et apportera avec lui toute sa lumière. » poursuit-il.
Eyal continu: « tu ne craignais pas la mort, la seule chose qui t’importais était ta famille, ton amour pour tes enfants, Yair et Yohav. Ces derniers mois, tu passais énormément de temps avec eux après t’être donné corps et âme à ton pays durant tes années de services ».
« Mais maintenant, qui amènera Yohav à la synagogue ? Qui sera aux cotés de ta femme Rinat lors de son accouchement ? Dans un mois et demi ton bébé naîtra, la chaire de ta chaire, le sang de ton sang, qui jamais ne connaîtra tes caresses ».
Itamar, le petit frère d’Eliav, a à son tour pris la parole: » Que n’ai-je pas appris de toi ? Tu étais mon modèle. J’ai toujours voulu te ressembler ».
« Tu as toujours été là pour moi. Rien qu’entendre ton nom me calmait. Tu avais cette paix en toi… Ces valeurs que tu as constamment suivi », intervient sa sœur Sophia.
« Pas plus tard qu’hier, tu m’as téléphoné pour m’aider dans mes études et tu ne voulais pas raccroché avant d’être sûre que j’avais bien tout compris à ma leçon ».
« Je t’aime très fort », conclut-elle.
Israël Actualités
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CE TEMOIGNAGE EST PLUS DECHIRANT COMMENT RESTER INSENSIBLE ET NE PAS SANGLOTER DEVANT CES DIFFERENTS DRAMES QUE NOTRE PEUPLE SUBIT NOUS DISONS DAI DAI