L’Iran est le pays qui exécute le plus de mineurs dans le monde, a indiqué mardi Amnesty International, accusant la République islamique d’utiliser la torture et la maltraitance pour forcer les jeunes personnes à parler.
L’Iran « domine le sombre classement des bourreaux de mineurs délinquants » avec 73 condamnations à mort enregistrées entre 2005 et 2015, dont au moins quatre l’an dernier, a indiqué l’ONG.
« L’Iran est l’un des seuls pays qui continuent à exécuter des mineurs délinquants, ce qui constitue une violation de l’interdiction absolue du recours à la peine capitale contre les personnes qui avaient moins de 18 ans au moment des faits qu’on leur reproche », a déclaré Saïd Boumedouha, directeur adjoint d’Amnesty International pour le Moyen-Orient.
Ces personnes ont souvent été « condamnées à l’issue de procès iniques, notamment sur la base d’aveux forcés, arrachés sous la torture et d’autres formes de mauvais traitements », a-t-il dénoncé.
Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, la plupart de ces exécutions concernent des personnes condamnées pour meurtre, viol, trafic de drogue et atteinte à la sécurité nationale.
L’organisation accuse également l’Iran de violer le droit international en omettant de mettre fin à une disposition pénale permettant aux juges d’attribuer la pleine responsabilité dès 9 ans pour les filles et à 15 ans pour les garçons, les exposant ainsi à la peine capitale.
Selon des chiffres de l’ONU publiés en 2014, au moins 160 personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits qu’on leur reproche encourent la peine de mort en Iran. Mais selon le rapport, ce chiffre est « sans doute bien en-deçà de la réalité car les informations sur l’utilisation de la peine de mort en Iran sont souvent entourées de secret ».
Selon Amnesty, l’Iran n’annonce jamais officiellement l’exécution d’un mineur. En 2014, le chef conservateur de l’autorité judiciaire iranienne, l’ayatollah Sadegh Larijani, avait déclaré: « Nous n’avons aucune exécution de personnes de moins de 18 ans ».
Plusieurs organisations internationales ont également publié mardi un communiqué au moment de la visite en Italie et en France du président iranien Hassan Rohani afin de faire part de leur inquiétude sur la situation des droits de l’Homme dans la République islamique après le réchauffement des relations entre l’Iran et l’Europe.
Israël Actualités avec AFP
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