Jérusalem, 27 jan 2016 (AFP) – Le président israélien Reuven Rivlin va
rendre public mercredi des documents n’ayant jamais encore été diffusés, dont
une lettre manuscrite de demande de grâce du criminel nazi Adolf Eichmann
juste avant son exécution.
Selon son bureau, la lettre contenant cette demande, qui avait alors été
faite auprès du président Yitzhak Ben-Zvi, sera présentée lors d’une cérémonie
à la résidence officielle de M. Rivlin à Jérusalem pour marquer la Journée
internationale à la mémoire des victimes de l’holocauste.
Eichmann avait été capturé en Argentine en 1960 par des agents du Mossad,
le service de renseignement israélien, et exfiltré vers Israël où il avait été
jugé et condamné à mort en 1961.
Dans sa lettre, il estime que le tribunal israélien chargé de le juger a
exagéré son rôle dans l’organisation de la logistique de la « solution finale »
d’Adolf Hitler, le plan d’extermination des juifs d’Europe, dont six millions
ont péri.
« On doit distinguer les chefs responsables des personnes comme moi qui ont
été forcées de servir comme de simples instruments entre leurs mains », déclare
Eichmann dans cette lettre, dont le bureau de M. Rivlin a cité des passages.
« Je n’étais pas un chef responsable, et je ne me sens ainsi pas coupable »,
ajoute-t-il.
« Je ne peux pas reconnaître le jugement de la cour comme juste et je vous
demande, (…) monsieur le président, que vous exerciez votre droit à accorder
une grâce, et que vous ordonniez que la peine de mort ne soit pas appliquée ».
La lettre est signée d’Adolf Eichmann et datée du 29 mai 1962 à Jérusalem.
Le nazi a été exécuté deux jours plus tard.