Le gouvernement allemand a condamné ce mardi une centaine d’agressions sexuelles commises à Cologne, dans l’ouest du pays, la nuit de la Saint-Sylvestre et attribuées par la police à des hommes d’origine nord-africaine, mais s’est refusé à toute « instrumentalisation » visant les réfugiés.
L’affaire, qui a pris de l’ampleur à mesure que se multipliaient les plaintes de victimes, suscite désormais une forte émotion en Allemagne en raison de la « dimension nouvelle » de ces actes impliquant « plus d’un millier de personnes » ayant agressé ou protégé les agresseurs, a précisé le ministre de la Justice, Heiko Maas. « Il s’agit d’une nouvelle forme de criminalité organisée » et « il va falloir qu’on réfléchisse, qu’on pense aux moyens à mettre en oeuvre pour y faire face », a poursuivi Heiko Maas ce matin devant la presse.
Alors que les témoins ont décrit des suspects « d’apparence arabe ou nord-africaine », d’après la police, le ministre de la Justice a mis en garde contre toute « instrumentalisation » de cette affaire dans le débat sur l’afflux de migrants en Allemagne. L’apparence des agresseurs « ne doit pas conduire à faire peser une suspicion générale sur les réfugiés qui, indépendamment de leur origine, viennent chercher une protection chez nous », a pour sa part renchéri le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière.
D’après un porte-parole du gouvernement qui s’est confié à l’agence allemande DPA, la police avait déjà enregistré 90 plaintes ce matin, allant du harcèlement à au moins un viol en passant par des dizaines d’agressions sexuelles et des vols, et s’attendait à en recevoir de nouvelles. Ces agressions, attribuées à des groupes de 20 à 30 jeunes hommes ivres encerclant les victimes, se sont concentrées autour de la cathédrale et de la gare centrale de Cologne. Mais la police a aussi signalé une dizaine de plaintes à Hambourg, dans le nord du pays.