AEROPORT BEN GOURION (Israel), 08 nov 2013 (AFP) – Le secrétaire d’Etat
John Kerry aura une rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères
Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton
vendredi à Genève où un accord semble se profiler sur le nucléaire iranien, a
annoncé le département d’Etat.
« Dans un effort pour aider à réduire les divergences dans les négociations,
M. Kerry se rendra à Genève aujourd’hui à l’invitation de Mme Ashton pour
tenir une rencontre tripartite avec la représentante de l’Union européenne et
le chef de la diplomatie Zarif en marge des négociations » entre l’Iran et les
grandes puissances du groupe 5+1, a précisé la porte-parole du département
d’Etat Jen Psaki.
Cette annonce a été faite alors que M. Kerry rencontrait vendredi matin à
l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv le Premier ministre Benjamin Netanyahu
avant de se rendre à Genève.
Il s’agit de leur troisième rencontre en autant de jours. M. Kerry, qui
interrompt une tournée au Proche-Orient pour se rendre à Genève, est venu
d’Amman spécialement pour voir M. Netanyahu qui a affirmé jeudi que l’adoption
de la proposition nucléaire iranienne discutée à Genève serait « une « erreur
d’ampleur historique.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius doit se rendre
également à Genève, selon une source officielle à Paris.
L’Iran et le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France
et Allemagne) sont réunis depuis jeudi à Genève pour négocier les termes d’un
accord sur la question nucléaire.
Au coeur de ces discussions « extrêmement complexes », figure une proposition
iranienne en échange d’un assouplissement des sanctions économiques
occidentales, selon les négociateurs.
« Cette proposition permettrait à l’Iran de conserver la capacité de
fabriquer des armes nucléaires. Israël y est totalement opposé », a affirmé
jeudi soir M. Netanyahu lors d’une conférence d’institutions juives
internationales.
« Je crois que l’accepter est une erreur d’ampleur historique. On doit la
rejeter immédiatement », a estimé le Premier Netanyahu, en réaffirmant
qu’Israël « se réserve toujours le droit de se défendre lui-même, par ses
propres moyens, contre toute menace ».
Le ministre iranien Zarif, interrogé par CNN, a jugé jeudi qu’un accord
était possible avant de clore vendredi soir les discussions à Genève. M. Zarif
a toutefois exclu de stopper l’enrichissement d’uranium « dans son ensemble ».
« Il n’y aura pas de suspension de l’enrichissement dans son ensemble mais nous
pouvons traiter différentes questions qui sont sur la table », a affirmé le
chef de la diplomatie iranienne.
Mercredi, un haut responsable américain avait indiqué que les Etats-Unis
étaient prêts à proposer à l’Iran un allègement restreint des sanctions si
Téhéran acceptait un « premier pas » non précisé.
L’enrichissement d’uranium par l’Iran est au coeur des inquiétudes des pays
occidentaux et d’Israël, qui craignent que l’uranium enrichi à 20% soit
utilisé pour obtenir de l’uranium à 90% pour un usage militaire.
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