GAZA (Territoires palestiniens), 01 nov 2013 (AFP) – Quatre combattants du
Hamas ont été tués et cinq soldats israéliens blessés jeudi soir lors d’un
violent accrochage à la frontière entre Gaza et Israël, l’incident le plus
sérieux dans le territoire palestinien depuis l’opération « Pilier de Défense »
il y a un an.
Par ailleurs, la seule centrale électrique de la bande de Gaza a cessé de
fonctionner vendredi matin après un épuisement de ses stocks de carburant, a
annoncé l’Autorité de l’énergie de l’enclave palestinienne gouvernée par le
Hamas. Un commandant local des Brigades Ezzedine Al-Qassam, Khaled Abou Bakr,
et un autre cadre de la branche armée du Hamas, Rabieh Barikeh, ont été tués
par un tir d’obus de char lors d’une incursion de l’armée israélienne à l’est
de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon des sources médicales
locales.
Deux autres responsable locaux des Brigades Al-Qassam, Mohammed al-Qassas
et Mohammed Daoud, ont trouvé la mort lorsqu’un hélicoptère israélien a ouvert
le feu dans la même région. Leurs corps ont été découverts plus tard.
Selon des sources sécuritaires palestiniennes, les quatre combattants
conduisaient une opération de surveillance dans la zone frontalière entre
l’enclave palestinienne et Israël.
D’après les mêmes sources et des témoins, un char israélien et un bulldozer
blindé ont fait une incursion d’une centaine de mètres à l’intérieur du
territoire avant de se retirer ensuite.
L’affrontement a duré une demi-heure, selon des témoins.
Dans un communiqué, un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a rendu
hommage aux quatre « héros » et affirmé que des soldats israéliens avaient
trouvé la mort lors de la confrontation.
« Le Hamas félicite les héros d’Al-Qassam qui sont tombés en défendant (le
territoire ) lors d’une incursion de l’occupant sioniste à Khan Younès.
Plusieurs ennemis ont été tués et blessés au cours de l’opération ».
« Le Hamas assure que Gaza sera un enfer pour l’occupant », a menacé le
porte-parole.
Regain de violence
De son côté, l’armée israélienne a indiqué que la cible de son opération
était au départ une section d’un large tunnel creusé en territoire israélien
depuis l’enclave palestinienne, découvert le 7 octobre et destiné, selon
l’armée, à des « activités terroristes ».
Le Hamas a revendiqué l’usage de tunnels pour lutter contre Israël,
précisant que le but était d’enlever des soldats israéliens pour les échanger
contre des prisonniers palestiniens.
« L’opération visait à empêcher de futures attaques terroristes utilisant ce
tunnel », a expliqué un communiqué militaire.
« Pendant l’opération, le Hamas a détonné un engin explosif visant les
forces de Tsahal (l’armée israélienne) et a blessé 5 soldats », a ajouté le
texte.
« Cette mission était impérative en raison du risque d’utilisation du tunnel
terroriste pour des attaques contre des civils israéliens », a indiqué par
ailleurs le porte-parole de l’armée Peter Lerner.
« Ce tunnel, similaire à celui utilisé pour kidnapper (le soldat
franco-israélien) Gilad Shalit en 2006, a été construit à cet effet », a
souligné le lieutenant-colonel Lerner.
L’armée a aussi fait état d’une frappe aérienne contre « un second tunnel
terroriste » situé dans le sud de la bande de Gaza.
Aucune victime palestinienne n’a été rapportée dans cette attaque.
Selon la télévision du Hamas, trois obus de mortier ont également été tirés
de la bande de Gaza sur le sud d’Israël.
L’armée israélienne n’a mentionné qu’un seul tir, précisant que l’obus
était tombé dans un champ sans faire de victime.
Elle a déployé vendredi matin une batterie de défense anti-aérienne « Iron
Dome » (Dôme de fer) près de la frontière avec la bande de Gaza, selon une
chaîne de télévision israélienne. L’information n’a pas été confirmée.
Israël a accusé le Hamas d’avoir « violé » les termes du cessez-le-feu conclu
il y a près d’un an sous la houlette de l’Egypte à la suite de l’opération
militaire israélienne « Pilier de Défense ».
Le 21 novembre 2012, le Hamas avait conclu une trêve avec Israël au terme
d’une semaine d’hostilités meurtrières, un cessez-le-feu qu’il s’efforce de
faire respecter manu militari. Depuis, des roquettes ont été tirées à
plusieurs reprises sur le sud d’Israël, des tirs la plupart du temps
revendiqués par des groupes salafistes jihadistes remettant en cause
l’autorité du Hamas. az-scw-agr/sw