haut banniere

Les crises du monde arabe forcent Kerry à retourner au Proche-Orient

WASHINGTON, 01 nov 2013 (AFP) – Le secrétaire d’Etat John Kerry repart une
nouvelle fois ce week-end en tournée au Proche-Orient et dans le Golfe, au
chevet du difficile processus de paix israélo-palestinien, de la guerre en
Syrie et de la crise nucléaire avec l’Iran.
Point d’orgue de ce 17e voyage en huit mois pour le chef de la diplomatie
américaine, sa première étape dimanche en Arabie saoudite pour des entretiens
avec le roi Abdallah afin de tenter d’apaiser les tensions entre les deux
alliés: Ryad reproche tout à la fois à Washington son non interventionnisme
militaire en Syrie et son rapprochement avec l’Iran.
Après Ryad, M. Kerry est attendu jusqu’au 11 novembre à Varsovie,
Jérusalem, Bethléem, Amman, Abou Dhabi, Alger et Rabat.
Proche de son homologue saoudien, le prince Saoud Al-Faysal qu’il a encore
vu à Paris il y a dix jours, M. Kerry « va réaffirmer la nature stratégique des
relations entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite », un « partenaire
immensément important sur des dossiers tels que la Syrie ou (…) l’Iran », a
argumenté la porte-parole du département d’Etat, Jennifer Psaki.
« C’est le bon moment pour une visite du secrétaire d’Etat », a-t-elle
assuré.
De fait, et bien que Washington le nie, les relations américano-saoudiennes
subissent un coup de froid, tant à cause de la Syrie que de l’Iran, la
puissance chiite de la région et la bête noire de Ryad.
La monarchie islamique à majorité sunnite a annoncé le 18 octobre son refus
de siéger au Conseil de sécurité de l’ONU, alors qu’elle venait d’y être élue,
un geste sans précédent pour protester contre « l’impuissance » du Conseil — et
donc aussi de Washington — face au drame syrien. Les Saoudiens reprochent à
leurs alliés américains d’avoir renoncé à frapper militairement le régime de
Bachar al-Assad.
Selon le Wall Street Journal, le chef des renseignements saoudiens, le
prince Bandar ben Sultan al-Saoud, avait déclaré à des diplomates européens
que Ryad réduirait sa coopération avec la CIA pour armer et entraîner des
rebelles syriens en collaboration avec la France et la Jordanie.
Sur le dossier nucléaire iranien, l’Arabie saoudite voit d’un mauvais oeil
le dégel diplomatique amorcé entre Téhéran et Washington. Ryad est également
furieux que les Etats-Unis aient réduit leur aide militaire au régime
intérimaire mis en place par les militaires en Egypte.
Artisan de la reprise fin juillet du dialogue direct entre Israël et les
Palestiniens, John Kerry cherchera à donner une impulsion au casse-tête du
processus de paix plombé selon le camp palestinien par une nouvelle annonce
d’Israël de constructions de 1.500 logements de colons à Jérusalem-Est.
Le département d’Etat a reconnu que cela assombrissait le climat des
négociations, qui avaient déjà capoté en septembre 2010 en raison de la
colonisation.
L’Iran est aussi une pomme de discorde entre Israël et les Etats-Unis:
l’Etat hébreu redoute que Washington n’allège les sanctions contre Téhéran
sans réelles concessions sur le nucléaire. L’Iran et le groupe 5+1
(Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) doivent se
retrouver les 7 et 8 novembre à Genève.
Au cours de cette tournée dans le monde arabe, M. Kerry fera une brève
incursion en Europe, à Varsovie, pour parler de « nos partenariats de défense
avec la Pologne et (de sa) contribution à la promotion de la démocratie et
(…) de l’influence de l’Otan », selon Mme Psaki.
Le secrétaire d’Etat, qui a déjà visité quelque 35 pays depuis sa prise de
fonctions en février, bouclera sa tournée par un premier voyage au Maghreb, à
Alger pour le dialogue stratégique Etats-Unis/Algérie, puis au Maroc.
M. Kerry et le département d’Etat avaient évoqué cette semaine une possible
visite au Caire « dans les prochaines semaines », mais cette éventuelle étape
égyptienne ne figure pas au programme.
jkb-nr/gde/mf

About The Author

Related posts

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *