JERUSALEM, 31 oct 2013 (AFP) – Le gouvernement israélien a cédé jeudi aux
pressions des dirigeants de la défense et de l’armée, et voté une augmentation
de 2,75 milliards de shekels (573 millions d’euros) pour le budget de la
défense israélienne, selon des communiqués officiels.
Cette augmentation intervient moins de six mois après que le gouvernement a
voté un budget pour la défense en baisse de 3 milliards de shekels, défendu
par le ministre des Finances Yaïr Lapid dans le cadre d’un budget d’austérité
dont il avait souligné la nécessité pour la santé de l’économie israélienne.
Dans un communiqué émis jeudi soir, après une rencontre du comité
ministériel sur la sécurité, le gouvernement a indiqué disposer de « reliquats
budgétaires » permettant de trouver ces fonds.
Ce montant est inférieur aux 4 milliards de shekels d’augmentation réclamés
par l’armée, mais supérieur à ce que M. Lapid était prêt à céder.
« Nous sommes unanimement arrivés à une décision qui fait la part entre les
grands défis sécuritaires auxquels Israël doit faire face et la nécessité de
continuer à gérer l’économie israélienne de façon responsable, dans un
contexte de crise mondiale », a estimé le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu dans un communiqué.
Un communiqué du ministère des Finances ne dissimulait pas le désaccord de
M. Lapid, un centriste qui a créé la surprise lors des élections législatives
de janvier en se présentant comme le champion des classes moyennes et de
l’égalité sociale.
« Le Premier ministre a décidé d’augmenter le budget de la défense, en dépit
de mes objections pendant le débat », a-t-il déclaré selon des propos cités
dans le communiqué. « Nous continuons à penser que les dirigeants des services
de défense doivent gérer les finances avec responsabilité et de façon plus
efficace », a-t-il poursuivi, ajoutant « je suis content que nous ayons pu
empêcher le transfert de l’intégrité des fonds réclamés par les dirigeants de
la défense ».
Les montants contestés ne sont qu’une petite portion de l’imposant budget
militaire israélien, qui devrait atteindre 56 milliards de shekels (11,7 mds
EUR) en 2014.
Les dirigeants de la défense, arguant des dangers que représentent le
conflit syrien, les troubles dans le Sinaï égyptien voisin et la menace
nucléaire iranienne, avaient fait activement campagne contre des coupes dans
leur intouchable budget, réclamées par M. Lapid comme par ses prédécesseurs.
Ils avaient averti que les politiciens devraient assumer leurs
responsabilités s’ils minaient la capacité d’Israël à se défendre.
M. Lapid a rétorqué que, si les dépenses militaires ne sont pas maîtrisées,
le couperet devra tomber sur la santé, l’éducation et les prestations sociales
pour enrayer le déficit budgétaire.
scw/al/cnp/hj