Dossier Tsedaka 2015-10-12
Interview exclusive
Gérard Garçon, nouveau Président de la Tsedaka : « Un événement solidaire, festif
et engagé
Militant de longue date, bénévole investi, le docteur Gérard Garçon prend avec
autant d’humilité que de motivation, les rênes de la campagne de collection 2015.
Très fier de l’honneur qui lui est dévolu, il tient à rester dans la dynamique
imprimée par Soly Lévy pour battre des records. Interview.
Docteur Garçon, vous prenez la relève de Soly Lévy, dont le mandat, en tant que
Président de la Tsedaka a duré 4 ans. Quels sont vos objectifs ?
Mon premier objectif est d’abord représenté par un chiffre. L’année dernière, qui a
connu une campagne record, la Tsedaka a permis de collecter l’impressionnante somme
de 2,8 millions d’euros. C’est beaucoup, c’est la preuve de l’extrême générosité de nos
correlegionnaires, mais au moment de l’arbitrage, lorsqu’il est question de répartir les
fonds, c’est toujours un crève cœur de réaliser que ce n’est pas suffisant. Cette année, en
toute logique, nous nous sommes donc fixé l’objectif de franchir enfin la barre des 3
millions d’euros, afin de pouvoir aller plus loin dans la mission qui est la nôtre, à savoir
soutenir les personnes en situation de grande fragilité.
Vous êtes un militant de longue date. Pouvez-vous nous parler un peu de vous et
de la façon dont vous envisagez cette mission ?
C’est vrai. Je suis médecin généraliste et l’aide et le soutien font partie de mon quotidien.
En tant que professionnel, mais aussi en tant qu’homme. Je me suis toujours investi dans
le bénévolat depuis mes études : j’ai notamment été Secrétaire général du front étudiant
juif. Puis j’ai rejoint, lorsque je me suis installé en tant que médecin, le Comité Beaux-Art
de l’AUJF qui, par le biais de ventes aux enchères d’objets d’art, permettait de lever,
chaque année, entre 300 000 et 500 000 euros au profit d’enfants défavorisés. Par la
suite, j’ai été nommé membre du Comité directeur du FSJU, je fais partie depuis près de
deux ans du Bureau exécutif et je suis également Vice-président de l’AUJF. A ce dernier
titre, je pensais que Soly Lévy qui a fait un travail extraordinaire, en tant que président
de la Tsedaka durant 4 ans, pouvait, et devait faire une année supplémentaire. Hélas
pour des raisons de statut, ce n’était pas possible et c’est à ce titre que j’ai accepté de
prendre sa suite. Je veux donc me montrer à la hauteur de l’immense honneur qui m’est
fait et des responsabilités qui y sont associées en faisant aussi bien que mon
prédecesseur.
Un programme ambitieux, mais un programme également riche en nouveautés.
Quels seront donc, en matière d’événements, les temps forts de cette collecte ?
Il y aura, d’abord, une attention toute particulière portée sur une tranche d’âge qui reste
un peu en marge de l’événement : les 18_40 ans. Nous avons fait le constat que nous
touchions les enfants par le biais des tombolas et des collectes organisées dans les
écoles. Que l’appel était bien reçu par nos coreligionnaires de plus de 45 ans, mais qu’il
restait un peu moins entendu par les étudiants et les jeunes actifs. C’est à leur intention
que nous organisons une soirée à l’Arc, haut lieu des nuits parisiennes, pour les CSP + le
10 novembre et une soirée Karaoké, pour les 18-25 ans, le 15 novembre à la Barge, sur
les quais de Seine.
L’autre grand temps fort, transversal et national, sera la tombola que nous lançons dans
toute la France. Le ticket coûte 10 euros, et c’est en février, au moment des Fruits de la
Tsedaka, que nous tirerons les lots au sort et que les gagnants éventuels seront révélés
par les médias, dont la radio. Enfin, cette année, nous avons voulu donner une couleur
symbolique à la collecte avec un grand concert de musique classique, à la synagogue de
la Victoire, donné par l’orchestre de l’Armée française. Les militaires français protègent
la communauté juive et cette soirée est une manière de leur rendre hommage, de les
remercier, mais aussi de montrer que le judaïsme français est inscrit dans la tradition et
l’histoire républicaine. En ces temps troublés, où l’antisémitisme connaît une violente
résurgence, cette dimension nous a paru primordiale à affirmer.
Justement est-ce un aspect qui aura son influence sur la campagne de collecte ?
Tout à fait. Aujourd’hui, certains juifs démunis, habitants dans des zones à forte mixité
sociale ne sont plus seulement en situation de fragilité économique. Parce qu’ils sont
juifs, ils se retrouvent aussi en danger. Envoyer leurs enfants à l’école, vivre dans des
logements ou des quartiers où la population leur est hostile devient source de danger.
C’est un aspect sur lequel je veux insister et prendre en considération dans le cadre de
cette campagne.
Encadré
« Des parrains joyeux, sensibles et engagés »
Comme chaque année, la collecte 2015 bénéficie de l’investissement de deux parrains
célèbres. Après Patrick Bruel et Michel Drucker, ce sont Géraldine Nakache et Cyril
Hanouna qui, cet automne, ont accepté de parrainer la campagne. « Géraldine et Cyril
forment un duo joyeux, sensible et engagé, se félicite Gérard Garçon. Je suis très content
qu’un de nos parrains, cette année, soit une marraine. Géraldine Nakache a fait preuve
d’une sensibilité, d’une émotion et d’une implication qui nous a beaucoup touchés. Elle
apporte sa spontanéité et sa douceur dans cette campagne. Cette touche féminine, tout
en pudeur et discrétion, compte énormément. » Quant à Cyril Hanouna, il apporte toute
son énergie de trublion médiatique pour faire de cette collecte un grand moment de joie.
« Cyril nous a dit : la Tsedaka, c’est pas la rasra ! (mot judéo-arabe signifiant
angoisse_NDLR), poursuit le docteur Garçon. Il veut, avec autant de sincérité que
d’engagement faire de cette campagne un grand moment de joie. Les plus démunis,
englués dans leurs soucis quotidiens, ont besoin d’être divertis autant que soutenus. Le
rire, la joie sont deux choses fondamentales qui, souvent, leur font cruellement défaut. Et
Cyril, comme toute l’équipe de bénévoles, est très motivé pour les leur apporter !’