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Silence, on tue des juifs par Philippe Meyer

 

 

Une vague de terreur et de barbarie frappe à nouveau Israël depuis des semaines.

L’an dernier, les islamistes envoyaient des roquettes vers le sud d’Israël.

Cette année, ils envoient des jeunes avec des couteaux, des marteaux, des voitures béliers dans Jérusalem, Tel Aviv, et dans tout Israël.

Des morts et des blessés en grand nombre, poignardés, écrasés. Des enfants qui n’osent plus aller à l’école. Des mères qui craignent de sortir.

Voilà où mènent les discours de haine d’un Président de l’Autorité palestinienne qui à la Tribune de l’ONU rejette les accords d’Oslo, et qui déclare juste après « Les juifs n’ont pas le droit de souiller la mosquée Al-Aqsa de leurs pieds sales ».

Voilà l’homme que certains qualifiaient encore récemment d’ « homme de paix ».

Mais il ne faut pas s’y tromper. Cette nouvelle vague d’attaques et de violence n’est pas le résultat de énièmes revendications territoriales ou politiques. Elle a des racines plus profondes et avant tout religieuses. On le voit bien, il s’agit de rejeter les juifs hors de Jérusalem, avec comme symbole premier de poignarder les juifs dans la capitale israélienne, si possible proche de la vieille ville et en particulier des victimes au profil religieux. La question ne réside donc pas ici dans la coexistence ou non de deux Etats, ce qui ne changerait rien à cette guerre de religion qui se cache dernière les horreurs commises ces derniers jours et dont les motivations réelles sont ailleurs.

Ce sont d’abord et avant tout les juifs qu’on veut tuer. Si cette dimension a sans doute toujours été présente dans la haine dont fait l’objet Israël depuis sa création, elle est en tous cas de plus en plus clairement exprimé.

D’ailleurs, quand Israël est attaqué, ce sont les juifs de partout qui sont visés. Ce sont les mêmes qui tuent des juifs à Jérusalem, à Paris, à Toulouse. Notre destin est uni dans le bonheur, comme dans le malheur.

A l’image du djihadisme et du fanatisme islamique à travers le monde, le terrorisme palestinien se radicalise, et semble de plus en plus coordonné entre les islamistes de l’extérieur et les dirigeants palestiniens de l’intérieur. Il est de plus en plus dangereux.

Et tout cela, dans un monde devenu fou.

Un monde qui laisse presque sans rien faire les barbares de Daech tuer partout tous ceux qui ne leur ressemblent pas – juifs, chrétiens d’Orient et d’autres –, pousser dans le désespoir des milliers de réfugiés à fuir la mort dans des conditions terribles, et se rapprocher des frontières israéliennes, avec les desseins qu’on imagine très bien.

Cet islamisme radical ne rêve que de détruire Israël, l’Occident et ses valeurs démocratiques, en commençant par assassiner les juifs.

Un monde qui se réjouit de l’accord dangereux et irresponsable passé avec l’Iran sur le nucléaire, alors même que ses dirigeants n’ont en rien renoncé à vouloir rayer Israël de la carte. Saluons à cet égard le magnifique discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à l’ONU dont les mots et les silences resteront dans les mémoires tant ils ont été forts et puissants.

Un monde qui reste prostré dans le silence alors qu’on tue tous les jours des civils israéliens innocents, des juifs, juste parce qu’ils sont juifs.

Ce silence du monde devient insupportable tant il est lourd et assourdissant.

Ce silence par indifférence, par peur, par lâcheté ou par complaisance est porteur de bien mauvais signes. Il augure d’un réveil difficile quand il sera trop tard pour stopper cette haine à l’échelle de la planète. Aujourd’hui ce sont les juifs qu’on tue dans le silence, demain ce seront nos démocraties, nos valeurs, notre histoire. L’assassinat des juifs a toujours précédé dans l’histoire des lendemains très difficiles pour l’humanité toute entière.

Et quand ce silence est rompu ici ou là, ce n’est que pour condamner et faire pression sur Israël, qui pourtant ne fait que se défendre pour sa survie et cherche à vaincre des ennemis qui sont déjà les nôtre aujourd’hui et qui le seront encore davantage demain. Mais comme le disait Golda Meir : « Je préfère vos condamnations à vos condoléances ».

Nos dirigeants, nos politiques, nos diplomates, nos intellectuels portent une lourde responsabilité en menant – ou en laissant mener par d’autres – ce monde endormi dans une impasse à l’issue de plus en plus certaine. Peut-être est-il encore temps de se réveiller, mais il y a urgence. Au nom de nos valeurs. Au nom de notre histoire. Pour espérer encore pouvoir construire un avenir à nos enfants, un avenir juif et humain.

« Si tu ne participes pas à la lutte, tu participes à la défaite » (Bertolt Brecht).

www.philippemeyer.fr

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