WASHINGTON, 29 oct 2013 (AFP) – Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a
défendu avec force lundi le choix de la diplomatie pour tenter de régler la
crise du nucléaire iranien, lançant une pique à l’adresse d’Israël qui veut
augmenter la pression sur Téhéran.
Dans un discours sur le désarmement et la non prolifération nucléaire donné
lors d’un gala à Washington, M. Kerry a rappelé que les Etats-Unis avaient
« l’occasion de tenter de mettre au banc d’essai le désir réel ou non de l’Iran
de poursuivre un programme (nucléaire) uniquement pacifique ».
« L’idée selon laquelle les Etats-Unis d’Amérique, en tant que nation
responsable devant toute l’humanité, n’examinerait pas cette possibilité,
serait totalement irresponsable », a lancé le chef de la diplomatie américaine.
L’Iran a repris à la mi-octobre à Genève les négociations avec les
puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et
Allemagne) sur son programme nucléaire controversé.
Ce nouveau cycle de pourparlers a eu un écho positif et de nouvelles
discussions sont programmées les 7 et 8 novembre dans la ville suisse.
Mais Israël ne voit pas d’un bon oeil cette ouverture diplomatique entre
les Occidentaux et l’Iran.
Selon des médias israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu redoute
que les Etats-Unis acceptent, même sans réelles concessions de la part de
Téhéran, d’alléger les sanctions imposées à l’Iran en réponse à « l’offensive
de charme » lancée par le nouveau président iranien Hassan Rohani.
Le chef du gouvernement israélien a appelé dimanche à accroître les
pressions contre Téhéran et s’est entretenu lundi avec le président américain
Barack Obama.
« Certains ont laissé entendre que, d’une certaine manière, il y avait
quelque chose de mal à essayer » la voie diplomatique avec Téhéran, a dit M.
Kerry, sans citer Israël. « Nous ne succomberons pas à ces tactiques et ces
forces de la peur », a critiqué le secrétaire d’Etat.
Un ministre israélien avait reconnu jeudi dernier de « petites différences »
entre son pays et les Etats-Unis sur le dossier nucléaire iranien, au
lendemain d’un entretien de sept heures à Rome entre MM. Netanyahu et Kerry.
nr/jr