L’année 5775 se termine de la même façon qu’elle a commencé : dans l’incertitude du lendemain. Aujourd’hui, les juifs de France ne savent plus quoi faire, mais devant l’adversité, ils font front commun, et montrent au reste du monde, qu’ils continueront, malgré tout, à être solidaires de leurs frères juifs en Israël, et à apporter leur soutien inconditionnel à l’État d’Israël…
Cette année 5775 a été, pour les juifs de France, une année tragique. Il leur a fallu admettre qu’aujourd’hui, en France, un juif peut se faire assassiner en faisant ses courses, juste parce qu’il est juif. Il leur a fallu accepter l’idée qu’il faut être prudent, ne pas sortir avec une kippa dans la rue, ne pas sortir seul d’une synagogue parce que les agressions sont quotidiennes. Les actes antisémites ont flambé, les incivilités devenues la norme.
Nombreux sont ceux qui se demandent s’ils ont toujours leur place dans la société française. Nombreux, aussi, sont ceux qui ont conclu qu’ils n’en avaient plus et ont choisi de faire leur Alyah. Est-ce vraiment la solution ?
Il est vrai que vivre en Israël est un rêve dont nos pères ont toujours voulu faire une réalité. Près de 10 000 Olim sont attendus en Eretz, pour cette année, soit une augmentation, par rapport à 2014, de près de 40 %. Un chiffre qui, derrière les sourires heureux de ceux qui, tous les jours se jettent dans l’aventure, cache bien des disparités. Bien des difficultés aussi. Car l’intégration n’est pas une sinécure : même si Israël est notre foyer, encore nous faut-il nous adapter aux us et coutumes de la société israélienne, à ses rouages et son fonctionnement économique. Sans parler des problèmes liés à la langue. Pour beaucoup, la sécurité a le prix du déracinement, et mieux vaut accepter d’être moins riches, et perdus sur une terre où les juifs sont chez eux, qu’humiliés et en danger, dans un pays où le vivre ensemble et l’égalité sont devenus le miroir aux alouettes.
Un pays qui, pourtant, représentait l’espoir, il y a 60 ans pour nos parents et grands-parents. Il y a ceux qui ont fui l’Europe de l’Est, avant ou après le traumatisme de la shoah. Il y a ceux qui ont fui l’Algérie, la Tunisie, ou plutôt l’ensemble des pays musulmans, lorsqu’on leur a a fait comprendre qu’ils n’étaient plus les bienvenus en terre d’Islam. Hélas, l’histoire est un éternel recommencement, et aujourd’hui, c’est en France, terre républicaine et laïque que les communautarismes et l’intégrisme donnent aux juifs le sentiment qu’ils sont en danger. Ironie du sort, ceux qui ont fait le choix de l’alyah se sentent plus en sécurité en Israël qu’en France, alors qu’Israël est un pays en guerre et que tous ses voisins musulmans ou presque seraient ravis de le voir disparaître. La différence, fondamentale, est la liberté. Liberté de porter une kippa dans la rue, de se revendiquer comme juif, d’en être fier même…
Que l’on fasse le choix de partir ou pas, il est une question que l’on ne peut éviter plus longtemps. Que toute la société française doit se poser. Doit-on accepter qu’à la moindre explosion de violence entre Israël et les palestiniens, des hordes d’agités crient « Mort aux juifs » ? Doit-on accepter l’idée que c’est sous la protection de l’armée que nos enfants ont désormais le droit d’aller à l’école ? Qu’entrer dans un magasin casher ou une synagogue peut être source de grave danger ? C’est sur ce triste constat, sur ces questions sans réponses que se clôt 5775.
Place à 5776 et avec la nouvelle année, place à l’espoir ! Au nom de toute l’équipe éditoriale du Journal Israël Actualités, je vous souhaite que cette année soit pour vous synonyme de santé, de joie et de réussite pour vous et vos familles. Que vous soyez inscrits dans le Livre de la vie et que notre communauté continue de vivre et de se développer dans la sécurité et le Shalom.
Que D. Bénisse La France.
Que D. protègent ses enfants et veille sur ceux qui défendent Israël
Que D. protège et bénisse le peuple Juif.
Que D. PROTÈGE, BÉNISSE ISRAËL ET ÉCRASE LES ENNEMIS DU PEUPLE JUIF
Chana Tova
Am Israel Hai
Alain Sayada