PARIS, 21 oct 2013 (AFP) – Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a
estimé lundi à Paris que les négociations entre Israël et les Palestiniens
s’intensifiaient et que tous les « problèmes fondamentaux » étaient sur la table.
Il a également annoncé, après un entretien avec le ministre qatari des
Affaires étrangères, Khalid ben Mohammad al-Attiya, que le Qatar était
d’accord pour donner 150 millions de dollars à l’Autorité palestinienne afin
d’alléger sa dette.
S’exprimant après des discussions avec des représentants de la Ligue arabe,
John Kerry a souligné qu’Israéliens et Palestiniens s’étaient rencontrés
treize fois depuis la reprise des négociations de paix en juillet, dont trois
fois ces derniers quatre jours.
« Le rythme (des négociations) s’est intensifié, tous les problèmes
fondamentaux sont sur la table et ils se sont rencontrés avec une intensité
croissante », a assuré M. Kerry.
Artisan de la reprise du dialogue direct israélo-palestinien après presque
trois ans de pause, John Kerry a entamé lundi une série de rencontres en
Europe.
Il a rencontré à Paris le ministre des Affaires étrangères saoudien Saoud
al-Faiçal et le comité de suivi de l’initiative de paix arabe de la Ligue
arabe impliquée dans la relance du processus de paix israélo-palestinien. Il
s’entretiendra mercredi à Rome avec le chef du gouvernement israélien Benjamin
Netanyahu.
Les Américains parrainent depuis fin juillet les contacts directs entre
Israël et les Palestiniens, mais maintiennent un quasi black-out sur le climat
et la teneur de ces discussions. M. Kerry avait assuré il y a quelques
semaines que les pourparlers « s’intensifiaient ».
« Ce n’est un secret pour personne que cela reste un processus difficile, et
qu’on ne manque pas de sceptiques enflammés », a souligné John Kerry.
« Les Israéliens et les Palestiniens ont des dirigeants qui comprennent très
bien ce qui est en jeu et les dirigeants ont pris le risque de conduire les
parties à la table » des négociations, a-t-il rappelé.
Le ministre qatari des Affaires étrangères a indiqué pour sa part que la
Ligue arabe était « préoccupé » par l’extension des colonies israéliennes en
territoire palestinien.
« Nous avons parlé du problème de Gaza et de l’inutilité d’isoler Gaza », a
déclaré M. Attiya.
Selon l’ONG La Paix Maintenant, les mises en chantier dans les colonies
israéliennes en territoire palestinien ont grimpé de 70% au premier semestre
2013, ce qui pourrait compliquer les pourparlers de paix.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat, qui mène des pourparlers de paix
avec Israël, a ainsi accusé le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu de
« détruire le processus de paix ».
Dalia Grybauskaite, la présidente de la Lituanie, dont le pays assure la
présidence semestrielle de l’UE, a estimé pour sa part que le développement
des colonies « entrave » les pourparlers de paix.
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