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Déportations: François fait l’éloge de la solidarité des Romains et de l’Eglise avec les juifs

CITE DU VATICAN, 11 oct 2013 (AFP) – Le pape François a fait vendredi
l’éloge de la solidarité de nombreux Romains et instituts religieux
catholiques de la ville, qui, « interprétant la volonté du pape » Pie XII, ont
aidé et caché des juifs pendant la grande déportation nazie d’octobre 1943.
Jorge Mario Bergoglio, qui entretenait une relation très chaleureuse à
Buenos Aires avec la communauté juive, a reçu en audience une délégation de la
communauté juive de Rome, conduite par son rabbin Riccardo Di Segni, et
réaffirmé avec force qu' »un chrétien ne peut être antisémite » car « ses racines
sont juives ».
« Cet anniversaire nous permet de rappeler comment, à l’heure des ténèbres,
la communauté chrétienne de cette ville a su tendre la main au frère en
difficulté. Nous savons comment de nombreuses institutions religieuses, des
monastères et les basiliques papales elles-mêmes, interprétant la volonté du
pape, ont ouvert leurs portes, et combien tant de chrétiens ordinaires ont
offert l’aide qu’ils pouvaient apporter, petite ou grande », a-t-il affirmé.
Faisant allusion aux préjugés antijuifs qui étaient répandus parmi les
chrétiens de l’époque, notamment au sujet du « peuple déicide » retenu coupable
d’avoir crucifié Jésus, François a relevé qu' »en grande majorité », ces
personnes généreuses « n’étaient pas au courant de la nécessité de mettre à
jour leur connaissance de judaïsme » et savaient « peu de chose de la vie de la
communauté juive », la plus ancienne d’Europe occidentale.
François en a tiré la conclusion que le « dialogue intellectuel », « important
à approfondir », n’est pas suffisant s’il n’y a pas d’abord « une vraie culture
concrète de la rencontre, sans préjugés et sans suspicions ».
Sans celle-ci, « l’engagement sur le terrain intellectuel servirait peu.
Comme j’aime à le souligner, le peuple de Dieu a son propre flair et devine le
chemin que Dieu lui demande de parcourir », a expliqué le pape.
Le rôle de l’Eglise et du pape Pie XII (1939/1958) pendant la Seconde
Guerre mondiale est au coeur de polémiques historiques depuis de nombreuses
années. Les critiques de Pie XII lui ont reproché son silence devant les
rafles successives. Certains historiens et l’Eglise catholique affirment
cependant qu’il a donné des instructions pour permettre aux juifs de Rome de
se cacher.
Benoît XVI avait ravivé la polémique en décidant, le 19 décembre 2009, de
faire avancer le procès en béatification de Pie XII, dont il avait reconnu
« les vertus héroïques ».
Le 16 octobre 1943, un millier de juifs romains avaient été raflés dans le
ghetto de Rome et déportés vers Auschwitz.
François a remis un message écrit à Riccardo Di Segni, dans lequel il
invite les jeunes générations à « ne jamais baisser la garde contre
l’antisémitisme et contre le racisme ».
jlv/ljm/abk

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