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Attentat en Isère: Les connexions djihadistes confirmées de Yassin Salhi

Psychopathe franchisé par l’Etat islamique ? Terroriste répondant à une pulsion de mort ? L’enquête autour de la personnalité de Yassin Salhi, l’auteur présumé de l’attentat dans l’Isère, s’avère longue et difficile. Si le suspect a assuré au cours de sa garde à vue qu’il n’avait pas agi au nom de la religion, son environnement radicalisé est bien réel.

En Franche-Comté, sa région d’origine, il a fréquenté au moins deux islamistes radicaux liés au djihadisme, même si à ce stade aucun lien n’est établi entre eux et le passage à l’acte de vendredi. Tour d’horizon des connexions djihadistes de Yassin Salhi.

Yunes-Sébastien V.-Z., 30 ans, le destinataire du « selfie »

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Il connaissait Salhi depuis 2006, les deux hommes appartenant à une même mouvance islamiste implantée à Vesoul (Haute-Saône), Besançon et Pontarlier (Doubs). C’est à lui que Yassin Salhi a envoyé vendredi, via l’application de messagerie instantanée WhatsApp, une photo où il posait à côté de la tête de sa victime. L’homme se trouve actuellement en Syrie, près de Raqa, où il combat dans les rangs de l’organisation État islamique, selon des sources proches du dossier. Il y est parti en novembre 2014, avec sa compagne et leur petite fille âgée aujourd’hui de deux ans.

Né en Haute-Saône, ce technicien en logistique diplômé de l’IUT de Besançon s’est converti à l’islam au milieu des années 2000, adoptant le prénom musulman de Yunes et comme nom d’usage celui de sa mère d’origine maghrébine, selon l’Est Républicain.

Les services de renseignement n’avaient pas repéré son départ en Syrie et en avaient été avertis un mois plus tard par son père. Il est aujourd’hui répertorié parmi les quelque 500 personnes ayant quitté la France pour les zones de djihad en Irak et en Syrie. Toutefois son nom n’apparaissait jusqu’alors dans aucune des dizaines de procédures judiciaires en cours sur les filières syriennes. Selon une source policière, Salhi pourrait connaître plusieurs personnes actuellement en Syrie.

Frédéric Jean Salvi, 36 ans, alias « le Grand Ali ».

Salvi est recherché depuis 2010 par les autorités indonésiennes comme un suspect dans un projet d’attentat avec des militants d’Al-Qaïda à Jakarta, ce dont il se défend. Son nom n’apparaît pas à ce stade dans l’enquête sur l’attentat de vendredi en Isère, mais c’est au contact de cet homme que Yassin Salhi s’est radicalisé à Pontarlier (Doubs) au début des années 2000.

Arrêté en 2000 et condamné pour un trafic de stupéfiants à la faculté des sports de Besançon (Staps) où il étudiait, Salvi est libéré en 2001 et revient en 2003-2004 à Pontarlier, sa ville natale, selon une source proche de l’enquête. Durant sa détention, il s’est converti à l’islam et semble s’être radicalisé. Salvi, aussi appelé Ali ou « le Grand Ali », exerçait son influence sur un groupe de sept ou huit jeunes adeptes de l’islam radical à Pontarlier. C’est en le fréquentant que Salhi a attiré l’attention passagère des services de renseignement entre 2006 et 2008.

Il est désormais installé au Royaume-Uni après avoir quitté la France en 2008, selon une source proche du dossier. « Les derniers contacts identifiés entre Salvi et Salhi remontent à assez longtemps », selon les enquêteurs, qui vérifient si des contacts plus récents ont eu lieu.

Pierre Choulet, décédé à 19 ans, kamikaze islamiste

Pierre Choulet
Pierre Choulet

Ce nom n’est apparu à aucun moment dans l’enquête, et rien ne semble établir de contacts entre Yacine Salhi et ce jeune homme de 19 ans, qui s’est fait sauter il y a quelques mois dans un attentat kamikaze en Irak.

Il y a en revanche des coïncidences géographiques avec d’autres personnages fréquentés par Salhi : originaire du village de Port-sur-Saône (Haute-Saône), près de Vesoul, Choulet, fraîchement converti à l’islam, a fréquenté lui aussi la faculté de sport de Besançon, comme Salvi, même si ce n’était pas à la même période. Cette faculté se trouve à la Bouloie, quartier de Besançon où a aussi étudié, avant de s’y installer, Yunes-Sebastien.

Ces coïncidences de lieux ne prouvent rien, mais elles sont « troublantes », admet une source proche de l’enquête interrogée par l’AFP.

 

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