Les renseignements allemands évaluent à 7.000 le nombre de salafistes contre 5.500 en 2013.
Le nombre d’islamistes vivant en Allemagne a légèrement augmenté au cours de la dernière année, tandis que le nombre d’extrémistes de droite a continué de baisser, selon le rapport 2014 de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution (BfV).
Selon l’agence de renseignement intérieure de l’Allemagne, le nombre d’islamistes a atteint 43.890 en 2014, une augmentation qui concerne surtout la mouvance salafiste. « Il s’agit du mouvement islamiste le plus dynamique en Allemagne, » stipule le rapport « et il constitue un terrain de recrutement très important pour le djihad. »
Le rapport annuel du BfV a évalué à 7.000 le nombre de salafistes qui vivent aujourd’hui en Allemagne, contre 5.500 en 2013. Le nombre de membres d’autres mouvements radicaux demeure inchangé: 950 agents du Hezbollah et 300 activistes du Hamas résident en Allemagne, comme c’était le cas l’an dernier.
Les autorités allemandes ont admis qu’elles ne peuvent évaluer précisément le nombre de membres de l’État islamique (IS), d’Al-Qaïda ou de Jabhat al-Nosra dans le pays, mais notent que dès le début de l’année 2015, plus de 600 Allemands ou islamistes résidents en Allemagne sont partis en Syrie ou en Irak. Cela représente une augmentation de plus de 100% en un an, puisque seuls 270 départs avaient été enregistrés début 2014.
« L’EI est devenu le porte-voix le plus important pour les candidats au djihad. Plusieurs djihadistes en provenance d’Allemagne ont commis des attentats suicides en Irak et la Syrie, se réclamant de l’EI », indique le rapport. « Ceux qui sont revenus et ont suivi un entraînement terroriste ou qui ont activement pris part à des combats posent un risque considérable pour la sécurité », peut-on encore lire.
Le rapport a noté que l’antisémitisme est une « partie intégrante de l’idéologie islamiste », et que les agressions contre les Juifs, les manifestants pro-israéliens et les synagogues « sont la preuve du danger potentiel d’agression ». Le rapport mentionne également les attaques sur le Musée juif de Bruxelles et le supermarché cacher à Paris comme des incidents qui « mettent en évidence le fait que la menace contre les Juifs et les institutions juives demeure élevé. »
D’autre part, Le BfV a constaté que le nombre de sympathisants d’extrême droite a diminué, comme ces dernières années: 21.000 personnes ont été identifiées comme tels en 2014, contre 21.700 l’année précédente. La moitié de ceux-là ont été identifiés comme potentiellement violents et plus d’un quart sont considérés comme des néo-nazis. Toutefois, leur nombre a également diminué légèrement, passant de 5.800 sympathisants nazis connus en 2013 contre 5600 en 2014.
Par ailleurs, 990 crimes violents motivés par l’extrémisme de droite ont eu lieu en 2014 – une hausse de 23,6% par rapport à 2013 et le nombre le plus élevé depuis 2008. « Malgré les mesures gouvernementales et un haut niveau d’isolement socio-politique, la violence des extrémistes de droite demeure une menace sérieuse », a admis le BfV.
En conséquence, les étrangers restent une cible importante pour les extrémistes: plus de 50% de tous les crimes violents de droite ont été motivés par la xénophobie, et le nombre d’attaques contre les logements de demandeurs d’asile a même triplé au cours de la dernière année.
En général, le nombre de crimes violents dirigés contre des étrangers en 2014 était le plus élevé enregistré au cours des dix dernières années, depuis que cette base de collecte de données a été créée.
Polina Garaev est la correspondante du site internet d’i24news à Berlin