Paris, 14 jan 2015 (AFP) – Cinquante-quatre procédures judiciaires ont été ouvertes pour « apologie du terrorisme » et « menaces d’actions terroristes » depuis l’attentat à Charlie Hebdo la semaine dernière, a indiqué mercredi à l’AFP le ministère de la Justice.
A elle seule, l’apologie de terrorisme concerne 37 procédures et seule une menace, sur les 17 enregistrées, a donné lieu à une saisine du parquet antiterroriste, a-t-on précisé de même source.
Par ailleurs, sur la même période, quinze procédures ont été ouvertes pour des tags et dix pour des dégradations « par arme, incendie ou explosion » sur des mosquées et des lieux de cultes musulmans.
Onze procédures ont été enfin ouvertes pour des tracts et des propos antimusulmans, 19 pour des infractions commises contre les forces de l’ordre et 14 pour des cyber-attaques, a-t-on précisé de même source.
Parmi les personnes mises en cause pour « apologie du terrorisme », le polémiste Dieudonné a été placé mercredi en garde à vue après avoir écrit sur Facebook qu’il se sentait « Charlie Coulibaly », en référence au preneur d’otages qui a tué quatre hommes juifs dans un supermarché casher à Paris.
Les procédures se répartissent selon la gravité des cas entre des enquête en cours, comme dans le cas de Dieudonné, des convocations devant un officier de police judiciaire, des comparutions immédiates ou des gardes à vue.
Quelques condamnations ont déjà été prononcées. La plus importante concerne un homme de 34 ans condamné à quatre ans de prison ferme à Valenciennes (Nord) pour avoir fait l’apologie des frères Kouachi lors de son arrestation en état d’ivresse après un accident de voiture. « L’homme avait refusé de se soumettre
à l’alcootest, était en état de récidive et l’accident avait causé des
blessures involontaires », a précisé le ministère.
Parmi les autres condamnations, un jeune homme de 21 ans a été condamné à 10 mois de prison ferme lundi à Toulouse après avoir clamé, dans le tramway, sa solidarité avec les jihadistes qui ont tué 17 personnes la semaine passée à Paris. Un autre a été condamné à un an de prison, dont neuf mois avec sursis, pour « apologie du terrorisme » sur Facebook.