Trois questions à Geoffroy Boulard,
maire du 17eme arrondissement et vice-président de la Métropole du Grand Paris
Israël Actualités :
Geoffroy Boulard, vous êtes bien connu de la communauté juive et vous vous présentez dans la 4ème circonscription de Paris qui regroupe une partie du 17ème et du 16ème arrondissement. Le 7 octobre n’a pas seulement changé la vie des Israéliens mais de tous les juifs du monde . Pourtant , on a l’impression que, jour après jour, le soutien de la France à Israël est sans cesse plus faible et que rien ne semble pouvoir remettre en cause le logiciel du Quai d’Orsay
Geoffroy Boulard :
Le Président de la République a une lourde responsabilité. Israël et les juifs de France sont les victimes de son « en même temps ».
Emmanuel Macron a commis une double faute. Tout d’abord, après un témoignage sincère de solidarité qui faisait honneur à la France, il a sombré dans les travers d’une politique que la barbarie du pogrom du 7 octobre rendait dénuée de sens. Rendez-vous compte, on est passé de la « coalition mondiale anti Hamas » aux menaces contre Israël.
Je ne connais pas le double langage. Je ne sais pas faire. On ne peut pas exprimer une amitié, même sincère, pour Israël et tolérer ce qui se passe à l’UNRWA. Les manuels scolaires gorgés d’antisémitisme, les personnels complices des massacres, la France se tait. Ce n’est pas acceptable. Je n’arrive pas à croire qu’un pays comme le notre n’était pas au courant de ce qui se passe au sein de cette instance. Dans tous les cas, le Gouvernement et ceux qui le soutiennent sont coupables d’incompétence ou d’un cynisme inacceptable. Une fois élu député, j’exigerai que le Parlement enquête et fasse toute la lumière sur ce qui se passe à l’UNRWA et sur les éventuels manquements, y compris dans notre pays.
La seconde faute du Président, c’est son absence à la manifestation contre l’antisémitisme.
Emmanuel Macron a fait preuve de désinvolture en négligeant qu’il devait être en première ligne pour faire bloc alors même que les actes antisémites commençaient déjà à exploser.
En fait, on arrive à ce que je reproche au macronisme : une amitié chaleureuse qui peine à s’exprimer dans la tempête.
Je suis un ami de gros temps. Dans la tempête, les juifs de France ont et pourront toujours compter sur moi. Je suis fier de mes convictions et de mes amis. Je serai au rendez-vous pour les défendre.
Israël Actualités :
Vous le disiez, les actes antisémites explosent. Beaucoup semblent résignés à voir les chiffres s’envoler et à se lamenter de ce déchainement de violence.
Geoffroy Boulard :
Il y a deux façons de faire de la politique : commenter et agir.
Dénoncer les actes antisémites, c’est faire la moitié du chemin. Et je ne veux pas m’arrêter au milieu. Pour moi, on se présente à une élection pour faire. Les Français ne veulent pas qu’on s ‘arrête au commentaire. Ça c’est la politique façon François Hollande et on a vu le résultat !
Je suis un acteur de la lutte contre l’antisémitisme. En tant que Maire du 17ème, je suis au plus près des commerçants, des communautés, des habitants. Je travaille au quotidien à trouver des solutions pour mieux protéger nos compatriotes. Comme des milliers d’élus locaux, je me suis battu au quotidien contre cette haine sauvage qui s’en prend aux racines de notre pays. Mais aujourd’hui, les élus locaux ont besoin que la faillite morale que nous voyons à l’Assemblée nationale depuis deux ans s’arrête. Je refuse le show permanent de LFI qui, au lieu de proposer des solutions pour protéger les Français, préfèrent stigmatiser nos compatriotes juifs. A quoi rime, au soir du premier tour, de voir madame Hassan parader avec monsieur Mélenchon avec son Keffieh. Je ne veux plus que la victime, les juifs, soient qualifiés d’oppresseurs. Je veux me battre contre cette infamie. Je le ferai au cœur de l’Assemblée. C’est un devoir républicain.
Israël Actualités :
Pourtant, on entend l’extrême-gauche s’indigner des accusations d’antisémitisme et qu’il ne s’agit que de simples critiques politiques contre Benyamin Netanyahu. On a même entendu Monsieur Mélenchon qualifier l’antisémitisme de «résiduel ». Que faire face à un tel déni de réalité ?
Geoffroy Boulard :
Résiduel ? Le terme « détail » était déjà préempté surement. L’antisémitisme est une infâmie. Et cette infâmie, les prêcheurs de haine contribuent à la faire infuser au cœur de notre pays.
Ce qui s’est passé à Courbevoie est une tragédie. Une enfant a subi les pires sévices parce qu’elle était juive. Et ces sévices, c’est le fruit de la banalisation par certains des crimes contre l’Humanité du 7 octobre. Lorsque l’extrême gauche, pour galvaniser ses troupes, qualifie le Hamas de résistants, on arme la sauvagerie antisémite dans notre pays. Lorsqu’on s’allie avec messieurs Poutou ou Mélenchon, on se salit de leur rhétorique. Et lorsqu’on multiplie les appels du pied à LFI, on fait passer ses ambitions personnelles avant son honneur.
Le monde a changé et nous avons une responsabilité particulière
Israël porte la voix du monde libre, de la liberté des femmes, des valeurs démocratiques et des valeurs de notre civilisation.
Chacun doit arrêter de se cacher. Je n’ai jamais été du genre à nier l’évidence.
Lutter contre l’antisémitisme sans s’en prendre à l’antisionisme c’est être un pompier sans lance ! Depuis des années, les nouveaux antisémites, souvent à l’extrême-gauche, souvent alliés aux islamistes, nous expliquent qu’ils sont simplement antisionistes. Sioniste est simplement une manière pour eux de dire juif. Crier « From the River to the sea », c’est vouloir envoyer les juifs à la mer. Rien d’autre.
Alors face à cela on a deux choix. Chercher des excuses ou régler les problèmes. A l’Assemblée nationale, je proposerai de créer un délit d’antisionisme. Pour deux raisons : parce que ceux qui prêchent la haine d’Israël sont le carburant des actes antisémites et parce que cela forcera chaque député à prendre position. Les hypocrisies clientélistes de LFI doivent être combattues. Les allusions aux dragons célestes, aux fours à pierres : ca suffit !
Je serai un député sans ambiguïté. Je crois au droit de l’Etat d’Israël à vivre libre et en sécurité. Je n’ai pas peur de le dire. Et je n’aurais pas peur de combattre dans l’hémicycle, comme je l’ai fait depuis des années, ceux qui, au travers leur haine d’Israël, nient le droit des juifs à vivre en paix.
Alain SAYADA pour Israel Actualités
Je vous remercie d’avoir répondu à nos questions, et je tenais à dire qu’il était important que nous puissions soutenir tout nos amis lorsque le besoin se faisait sentir, surtout dans le moment que nous vivons actuellement .
C’est pour cela que j’appelle solennellement l’ensemble de la communauté vivant dans la 4ème circonscription de Paris (7504) de faire tout leur possible afin de se mobiliser pour élire notre ami Geoffroy Boulard.