Au FN, Marine Le Pen affirme son leadership face à «la pression de ses conseillers»
LE SCAN POLITIQUE – Selon un sondage Ifop pour le JDD, Marine Le Pen sort renforcée dans son autorité et dans sa crédibilité au FN, après l’apaisement de la crise familiale qui a conduit à l’éviction de Jean-Marie Le Pen.
Si l’on en croit le sondage Ifop publié par le JDD ce dimanche, un mois et demi après avoir écarté son père du parti, Marine Le Pen semble en passe de transformer l’essai. En effet, 31% des français se disent prêts à voter pour elle. Alors que certains prédisaient que le conflit contre Jean-Marie Le Pen perturberait la progression en apparence inexorable de la chef de file frontiste, elle sort de la séquence du drame politico familial avec une crédibilité renforcée puisque 30% des sondés estiment qu’elle dispose aujourd’hui de «solutions» pour sortir la France de la crise. A l’intérieur du parti également, la présidente du FN assoit son autorité malgré les attaques répétées de son père qui l’accuse de s’être soumise à l’influence de son entourage, raconte le JDD. Confrontée à la montée en puissance de son bras droit Florian Philippot comme à celle de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, deux figures qui incarnent autant de tendances divergentes au sein du parti, Marine Le Pen a pris une hauteur certaine cette semaine à l’occasion d’une joute verbale directe avec le président de la République.
Marine Le Pen, «dans son costume de patron»
«C’est une délivrance, elle est décomplexée, libérée», assure le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just au sujet de l’éviction du fondateur du FN. Loin de la mettre en porte-à-faux avec la base historique du parti, cette prise d’indépendance vis-à-vis de Jean-Marie Le Pen lui a permis d’imposer définitivement sa ligne. «Cela renforce sa personnalité, elle est perçue comme courageuse et indépendante», souligne son directeur de campagne pour les régionales Bruno Bilde, dans les colonnes du quotidien dominical. Une thèse soutenue par son compagnon et vice-président du parti Louis Aliot: «Elle s’est libérée d’une pression, celle de son père et celle de certains de ses conseillers», assure-t-il. Un autre haut gradé anonyme de la rue des Suisses à Nanterre confirme: «Elle est dans son costume de patron. Elle est très libre, vis-à-vis de Philippot comme de Marion. Elle a été capable de virer son père, ce n’est pour se faire casser les pieds par d’autres».
Et cette nouvelle liberté vis-à-vis de son bras droit s’est récemment exprimée de manière cinglante à l’occasion d’un comité d’investiture pour les régionales en Ile-de-France, rapporte le JDD. «Ce n’est pas toi qui décides, c’est moi», lui aurait lancé la candidate à la présidence, alors que Florian Philippot militait pour l’intégration de deux de ses proches sur la liste francilienne de Wallerand de Saint-Just. De quoi couper court aux bruits, persistants, relayés notamment par Jean-Marie Le Pen, qui font état d’une emprise grandissante exercée par le vice-président du FN sur Marine Le Pen. Sur Twitter, Florian Philippot assure que ses demandes relatives à la liste francilienne ont été entendues et que la scène décrite par le JDD a été totalement inventée. Contacté par le Scan, ce dernier n’a pas pu donner suite à notre appel pour le moment.
Invitée de C Politique Dimanche soir, Marine Le Pen a été interrogée sur cet épisode n’a pas vraiment infirmé ni confirmé les faits. «Permettez moi de ne pas répondre à ces ragots de couloir», s’est-elle contentée de répéter.