L’armée russe dément, Moscou va bientôt subir des « pertes » humaines en Syrie (Ashton Carter)
L’armée russe a démenti jeudi la chute en Iran de quatre missiles de croisière tirés mercredi vers la Syrie depuis la mer Caspienne, comme l’avait auparavant affirmé un responsable américain.
« N’importe quel professionnel sait que lors de ces opérations, nous fixons toujours la cible avant et après l’impact: tous les missiles tirés de nos croiseurs ont atteint leur cible », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov.
« C’est un fait. Sinon, cela aurait voulu dire que des cibles de l’Etat islamique éloignées les unes des autres auraient explosé toutes seules », a-t-il ajouté.
Un responsable américain a affirmé jeudi à l’AFP, confirmant une information donnée par CNN, que quatre missiles russes tirés mercredi par la Russie étaient tombés en Iran.
Cette source n’a pas donné de détails sur les régions touchées en Iran, un pays allié de la Russie dans la défense du régime de Bachar al-Assad, ni sur d’éventuels dégâts provoqués par les missiles.
« Contrairement à CNN, nous ne faisons pas référence à des sources anonymes mais nous montrons les parcours de nos missiles et leurs cibles pratiquement en temps réel », a assuré le porte-parole du ministère russe de la Défense.
Mercredi, le ministre de la Défense russe avait publié sur son site internet une infographie montrant la trajectoire de ces missiles (26, selon elle), à près de 1.500 km de leur destination, survolant l’Iran et l’Irak avant de frapper en Syrie, évitant ainsi l’espace aérien de la Turquie et de l’Azerbaïdjan.
« Pertes » humaines
La Russie va bientôt subir des « pertes » humaines en Syrie, après s’être spectaculairement engagée militairement aux côtés du président syrien Bachar al-Assad, a déclaré jeudi à Bruxelles le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter.
« Je m’attends à ce que, dans les prochains jours, la Russie commence à subir des pertes » humaines, a affirmé M. Carter lors d’une conférence de presse au siège de l’Otan, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des 28 Etats membres de l’Alliance atlantique.
Le responsable américain a estimé que la Russie misait sur le mauvais camp en Syrie et exhorté le président russe Vladimir Poutine à s’aligner sur la stratégie américaine d’une Syrie sans Assad.
Pire, selon M. Carter, Moscou a agi d’une manière irresponsable, risquant la confrontation avec des avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis contre l’organisation Etat islamique (EI).
« Ils (les Russes) ont tiré des missiles de croisière d’un navire depuis la mer Caspienne sans avertissement, et ils se sont approchés de quelques kilomètres d’un de nos drones », a affirmé le chef du Pentagone.
« Ils ont lancé une offensive terrestre conjointe avec le régime syrien, faisant fi de l’illusion qu’ils sont intervenus pour combattre l’EI », a-t-il encore accusé.
L’armée syrienne a annoncé officiellement jeudi le lancement d’une offensive terrestre majeure avec le soutien des bombardements effectués par la Russie, au lendemain de tirs de missiles russes depuis la Caspienne.
Selon des sources diplomatiques à l’Otan, la Russie n’avait pas averti qu’elle tirerait ces missiles.
L’armée russe a annoncé dans la soirée avoir bombardé 27 « cibles terroristes » dans les provinces syriennes de Raqa, Homs et Hama et notamment détruit des stocks d’armes et des caches souterraines
Des avions d’attaque au sol Su-25 et Su-24 ont notamment bombardé « onze secteurs où se trouvaient des camps d’entraînement de combattants de l’Etat islamique (EI) dans les provinces de Hama et de Raqa », indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Plus tôt, l’armée syrienne a annoncé officiellement le lancement d’une offensive terrestre majeure avec le soutien des bombardements effectués par la Russie, dont « l’escalade des activités militaires » inquiète l’Otan.
Depuis le début le 30 septembre de son intervention militaire en Syrie, la Russie a effectué des bombardements depuis des avions de combat et des croiseurs en mer Caspienne mais n’a pas engagé de troupes au sol.
(avec AFP)