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« 10 000 Européens » pourraient rejoindre les djihadistes d’ici fin 2015 (Valls)

Le Premier ministre Manuel Vallscraint que le FN réalise un "score sans précédent" aux élections
Le Premier ministre Manuel Valls craint que le FN réalise un « score sans précédent » aux élections

 

Le Premier ministre craint que le FN réalise un « score sans précédent » aux élections

Quelque « 10 000 Européens » pourraient rejoindre les groupes djihadistes en Syrie et en Irak d’ici la fin de l’année 2015, trois fois plus qu’actuellement, a estimé dimanche le Premier ministre français Manuel Valls.

« Il y a 3 000 Européens aujourd’hui en Syrie et en Irak. Quand on se projette dans les mois qui viennent, il pourrait y en avoir 5 000 avant l’été et sans doute 10 000 avant la fin de l’année. Est-ce que vous vous rendez compte de la menace que cela représente? », a affirmé M. Valls, interrogé par des journalistes du journal Le Monde, de la chaîne iTélé et de la radio Europe 1.

En France, 1 400 personnes, essentiellement jeunes, sont concernées, qu’elles se trouvent sur place, en soient revenues ou cherchent à s’y rendre, un chiffre qui a doublé en un an. « Il y a déjà près de 90 Français qui sont morts là-bas les armes à la main pour combattre nos valeurs », selon le Premier ministre. Des pays comme la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark ou le Royaume-Uni comptent également d’importants contingents djihadistes.

Confrontés à la perspective de retour de ces djihadistes ou au risque de passage à l’action violente de jeunes radicalisés, « nous sommes face à une menace particulièrement élevée en France, en Europe et dans d’autres pays », a jugé le Premier ministre, ajoutant que « cette menace est devant nous et pour longtemps ». « Il faut une grande vigilance. Et en même temps, il faut une mobilisation de la société, des familles et aussi un message qui s’adresse à cette jeunesse, une partie de cette jeunesse très minoritaire mais qui, dévoyée, veut aujourd’hui comme projet de vie donner la mort », a-t-il estimé.

La France pourrait « se fracasser contre le FN »

Le Premier ministre, Manuel Valls, a déclaré dimanche « avoir peur » que la France « se fracasse contre le Front National », qui pourrait, selon lui, réaliser un « score sans précédent » à l’occasion des élections départementales.

« Je n’ai pas peur pour moi (…) J’ai peur pour mon pays, j’ai peur qu’il se fracasse contre le Front National », a déclaré M. Valls, dimanche lors d’une interview sur I-Télé/Europe 1/Le Monde.

« Mon angoisse, puis-je vous parler de mon angoisse, de ma peur pour le pays? C’est le FN à 30%, pas au deuxième tour, mais au premier tour des élections départementales », a-t-il expliqué.

« Les sondages indiquent que le Front National pourrait réaliser un score sans précédent » lors des élections départementales des 22 et 29 mars prochain, a rappelé le Premier Ministre. « Il était déjà le premier parti de France aux elections européennes. Il peut l’être de nouveau à l’occasion des élections départementales », a-t-il prédit.

Selon un sondage OpinionWay pour Metronews et LCI publié vendredi, l’UMP-UDI arriverait en tête des intentions de vote (29%) pour le premier tour des départementales, d’une courte tête devant le Front national (28%).

« Je revendique la stigmatisation de Marine Le Pen, le FN n’apporte aucune solution, ni pour les départements, ni pour le pays (…) et en plus c’est un programme qui jettera les Français les uns contre les autres », a martelé M. Valls.

« Est-ce que vous ne pensez pas qu’un Front national qui fait 25% aux élections européennes, peut-être 30% aux départementales, et ainsi de suite, ne peut pas gagner l’élection présidentielle? Pas en 2022, pas en 2029, mais en 2017 », a-t-il mis en garde.

Interrogé par ailleurs sur la possibilité pour lui de rester à la tête du gouvernement en cas d’échec lors des départementales, Manuel Valls a répondu: « Sans aucun doute, mais là n’est pas la question ».

« Je continuerai la mission que m’a confiée le Président de la République, celle de réformer le pays. Mais ça n’est pas la question que se posent les Français », a-t-il dit.

(AFP)

 

 

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