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JERUSALEM, 16 oct 2013 (AFP) – Le président israélien Shimon Peres et le
Premier ministre Benjamin Netanyahu ont étalé mercredi leur désaccord sur les
négociations avec les Palestiniens lors d’une cérémonie à la mémoire du
Premier ministre assassiné Yitzhak Rabin.
« Ceux qui se font des illusions sur le fait que le statu quo entre les
Palestiniens et nous peut continuer seront victimes de leurs illusions », a
prévenu le président Peres pendant la cérémonie annuelle organisée au
cimetière du mont Herzl à Jérusalem, où repose M. Rabin, tué en 1995.
« Les dirigeants politiques sont jugés par les objectifs qu’ils fixent à
leur peuple et par la manière dont ils atteignent ces objectifs, même lorsque
la réalité est difficile », a ajouté M. Peres en présence de M. Netanyahu, qui
a récemment durci le ton envers les dirigeants palestiniens.
« Rabin a été été assassiné mais la nécessité de prendre des décisions
historiques persiste (…) La paix n’est pas un luxe », a insisté M. Peres, un
des principaux artisans des accords d’Oslo conclus avec l’Organisation de
libération de la Palestine (OLP) en 1993 alors qu’il était ministre des
Affaires étrangères du gouvernement dirigé par Yitzhak Rabin.
M. Netanyahu, qui s’était opposé aux accords d’Oslo, a répliqué au
président Peres: « Vous avez à juste titre affirmé que l’on fait la paix avec
ses ennemis, mais l’on fait la paix avec des ennemis qui veulent la paix ».
« Des ennemis qui ne veulent pas la paix et veulent nous effacer de la carte
ne sont pas des candidats à la paix », a affirmé M. Netanyahu, qui accuse
régulièrement les dirigeants palestiniens de ne pas vraiment tenir à faire la
paix.
« Nous devons faire en sorte de ne pas céder à ces ennemis un pouce des
terres qui se situent au coeur d’Israël », a-t-il insisté.
« Nous ne voulons pas de satellites iraniens en Judée-Samarie (Cisjordanie)
comme c’est déjà arrivé à nos frontières », a ajouté le Premier ministre lors
d’un autre discours au Parlement réuni pour commémorer la mémoire d’Yitzhak
Rabin.
« Cela nécessite que la future frontière de sécurité passe par la vallée du
Jourdain comme l’avait demandé Yitzhak Rabin lors de son dernier discours au
Parlement quelques semaines avant son assassinat », a estimé M. Netanyahu, qui
a exigé une présence militaire israélienne dans cette région dans le cadre de
tout accord de paix, ce que les Palestiniens rejettent.
Cette exigence est d’autant plus justifiée, selon lui, « avec la montée en
force de l’islam extrémiste et les émissaires de l’Iran qui ont pris le
contrôle de territoires que nous avons évacués à Gaza et au Liban ».
Il faisait notamment allusion aux islamistes du Hamas, qui contrôlent la
bande de Gaza.
Vingt ans après Oslo, les négociations de paix qui ont repris fin juillet
sous l’égide des Etats-Unis paraissent mal engagées, selon les médias des deux
bords.
Le Premier ministre a par ailleurs proclamé qu’Yigal Amir, l’extrémiste de
droite qui a assassiné Yitzhak Rabin, ne bénéficierait « jamais d’une amnistie ».
Environ 30.000 personnes ont participé samedi soir à Tel-Aviv au
rassemblement annuel sur la place Yitzhak Rabin, où il a été tué le 4 novembre
1995 de trois balles dans le dos à l’issue d’un rassemblement pacifiste.
L’assassin voulait faire capoter les accords d’Oslo.
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