La semaine dernière, la Mairie de Paris a pris une décision aussi courageuse que salutaire, passée
relativement inaperçue. De fait, le Conseil de Paris a voté la condamnation du boycott de l’Etat
d’Israël à la majorité des voix. Une prise de position qui donnent un signal fort : la Mairie de Paris a
ainsi clairement indiqué qu’elle n’entendait pas, en matière de politique étrangère, se laisser
déborder par l’aile extrême de sa majorité. Les antisionistes, nouveau terme politiquement correct
pour désigner les antisémites du 21ème siècle et plus particulièrement ceux qui, au sein de la majorité,
se mêlent de tout et surtout de ce qui ne les regarde pas faute d’avoir une réelle proposition
politique à avancer, en seront pour leurs frais.
Adieu donc indignation sélective des Verts, EELV, Front de gauche et autres anarcho-communistes
hésitants entre le rouge cramoisi et le vert délavé. Adieu pseudo écologistes dont l’engagement pour
la nature et l’environnement n’est qu’une posture. Et ce sont leurs propres membres ou ex-membres
qui le disent, comme Jean-Vincent Placé : aussi opportuniste que futé, l’ex EELV promu ministre a
claqué la porte du parti devenu selon ses propres dires, une succursale du conflit israélo-palestinien.
Et même si on se doute que cette indignation n’était que purement stratégique, elle a le mérite de
souligner à quel point le palestinisme et l’antisionisme sont devenus des fonds de commerce pour
tous les partis politiques en mal d’idéaux et d’ouvriers à défendre. « Le palestinien est le nouveau
prolétaire », nous indiquait récemment un expert du sujet. Le défendre, envers et contre tous, même
quand il est indéfendable est une manière d’oublier que l’extrême-gauche est moribonde et qu’elle
n’a cessé de se tromper de camp, d’idéologie et de lutte en croyant défendre la veuve et l’orphelin.
Mais revenons à la Mairie de Paris, dont la décision confirme et renforce celle prise par les juges en
octobre dernier, suite au combat mené par le BNVCA et son Président Sammy Gozlan. Pour la
première fois, les juges de la chambre criminelle de la Cour de Cassation, la plus haute instance
judiciaire de France, ont pris position dans deux arrêts datés du 20 octobre 2015 portant les numéros
14-80.200 et 14-80.021. Les hauts magistrats français ont rappelé que l’appel au boycott de l’état
d’Israël est illégal en France et qu’il n’est qu’un appel à la discrimination et à la haine, déguisé en
posture humanitaire.
Soutenir le terrorisme palestinien, trouver des excuses aux assassins qui brandissent des armes
blanches contre des civils en pleine rue, c’est faire deux poids deux mesures et dire que ce que nous
trouvons parfaitement inadmissible sur le sol français est excusable lorsqu’il s’agit d’Israéliens. Les
vies des Israéliens valent-elles moins que celles des Français ? Et nous juifs de France, sommes-nous
condamnés à nous cacher, à faire profil bas la peur au ventre en attendant que l’on nous plante un
couteau dans le dos ou le ventre, parce qu’il existe, en France, dans de nombreuses communes, une
sorte de credo politique implicite qui veut qu’un musulman en colère à cause de Gaza soit animé
d’un motif légitime lorsqu’il brandit une arme envers un citoyen français juif parce que les
palestiniens ont le droit à un état ?
Il suffit de regarder les chiffres des actes antisémites pour voir que dans les villes où les maires sont
issus des partis politiques d’extrême-gauche ou verts, l’antisionisme a pignon sur rue, et les juifs, eux,
juste le droit d’attendre qu’on les insulte ou les agresse. Il faudra d’ailleurs qu’on nous explique
comment de la défense des plus humbles, du bien collectif et de l’environnement, on est passé à la
haine du juif purement et simplement en matière de ligne d’action politique. Il ne faut pas être grand
clerc pour comprendre que cette façon de concevoir la politique n’est que purement mercantile et
que ce fonds de commerce étant le plus sûr moyen de faire recette auprès de certaines populations,
les partis politiques à l’idéologie moribonde tirent ainsi leur épingle du jeu. Pire, ils n’existent
désormais que grâce à cela et jouent à la surenchère sur le dossier israélo-palestinien, gesticulant
comme des pantins pour se donner contenance.
Imaginez deux secondes ce que serait l’inverse et vous verrez à quel point leur discours est
pathétique : verriez-vous n’importe quelle formation politique israélienne venir se mêler de la
réintroduction du loup dans nos alpages, de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou des mégots
ramassés sur les trottoirs parisiens d’un œil bienveillant ? Vous diriez-vous ‘tiens ces gens-là ont une
vraie raison d’être en politique ?’ Non. Pas plus que n’est légitime la condamnation presque
quotidienne de l’ONU à l’égard d’Israël, le discours des partis politiques français uniquement
préoccupés de la cause palestinienne n’a de sens aujourd’hui.
Et puisqu’il est question de l’ONU, on se demande, un peu lassé par les rodomontades puériles de cet
organe international noyauté par les pays musulmans, quand la mascarade cessera. Et quand,
surtout, les vrais défenseurs des Droits de l’Homme et de l’égalité sortiront du bois. Combien de
femmes violées, d’homosexuels torturés ou lapidés, de gosses massacrés dans des pays musulmans
avant qu’une condamnation émane de l’ONU. N’y-a-t-il qu’un seul vilain international ? L’Etat
d’Israël ? Mais de qui se moque-t-on ?
Où sont-ils ces défenseurs de la veuve et de l’orphelin lorsque des milliers de civils se font massacrer
en Syrie ? Où sont-ils encore, lorsque la Corée du Nord déploie son arsenal nucléaire ? Où sont-ils
quand des juifs en France se font tuer par ceux qu’ils soutiennent ? Où sont leurs condamnations
quand l’Iran aujourd’hui nargue la communauté internationale ou lorsqu’une fillette est contrainte
au mariage avec un vieux barbon ? Leur silence, sur chacune de ces horreurs, est assourdissant. Et
leur haine d’Israël avance à visage découvert : ils jouent les grands seigneurs, les lanceurs d’alerte
contre le Front National mais plus personne n’est dupe : à gauche ou à droite, les extrêmes sont les
mêmes.
Depuis des mois, des terroristes dont certains ont l’âge de fréquenter des salles de classe et des
cours d’école brandissent des armes contre la population israélienne et le monde entier tourne le
dos. Depuis des mois, des jeunes à peine sortis de l’adolescence, des mères et des pères de famille,
des femmes enceintes voire des bébés comme le petit Yotam meurent ou finissent mutilés par des
terroristes sur le sol israélien. Et encore et toujours, c’est à l’Etat hébreu qu’on fait porter le blâme,
internationalement. Pourquoi nos morts ont-ils si peu de valeur pour le reste du monde ? A-t-on
encore besoin de poser la question ?
Dans cette débâcle médiatique où plus rien n’a de sens, une chose reste sûre et certaine : Israël se
défend. Mais Israël défend aussi les autres. En témoigne ce blog créé par un Syrien pour remercier
les juifs de tout ce qu’ils ont fait pour ce peuple martyr. Ou les milliers de Yézidis qui souvent, ont dit
qu’Israël était l’un des seuls états à leur avoir porté secours. Il serait peut-être temps que le reste du
monde comprenne qu’Israël n’est pas l’ennemi. Et que la lutte contre les forces du mal se fasse dans
l’Union, plutôt qu’en mettant au banc des Nations l’éternel bouc-émissaire, le juif, dans une posture
victimaire qui n’a jamais été la sienne : Israël et les juifs se défendent et se défendront, quoi qu’on en
dise, quoi qu’on en pense. Parce que, comme le disait Golda Meïr, nous préférons vos
condamnations à vos condoléances…
Am Israel Hai
Alain Sayada
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